Michael O'Reilly est le nouveau Johnny Castle dans "Dirty Dancing" au Dôme de Paris : "Tout le monde peut se sentir impliqué dans cette histoire"
Michael O'Reilly est un ancien rugbyman, reconverti en danseur à l'âge de 17 ans, lorsqu'il est tombé amoureux d'une danseuse. Il a donc décidé de se former à la comédie musicale et en sortant de son école de formation, il a été directement embauché dans la comédie musicale Dirty Dancing, et, ce sans avoir vu le film original. Il est le Johnny Castle de ce film devenu culte sur scène au Dôme de Paris jusqu'au 26 janvier prochain.
franceinfo : Vous êtes presque le sosie de Patrick Swayze, est-ce que ce rôle a changé votre vie ?
Michael O'Reilly : Oui, Dirty Dancing, le film, c'est trop cool. Pour moi, c'est un grand truc dans ma vie, c'est vrai. Dirty Dancing et Johnny ont complètement changé ma vie.
On parle de la famille dans ce film. C'est l'histoire de ce danseur qui n'a pas eu forcément des parents aimants et il y a cette jeune fille de bourgeois. C'est ça aussi le sens de Dirty Dancing, de raconter des classes sociales et que le rêve est possible ?
C'est vrai que c'est une histoire d'amour, mais vous avez aussi du racisme, parce que c'est la première fois que les noirs et les blancs ont pu danser dans la même pièce et c'est encore très important aujourd'hui. Il y a aussi les luttes sociales pour les femmes, on parle d'avortement, mais aussi des problèmes sociaux entre un jeune pauvre et des riches. C'est l'histoire qui se répète et tout le monde peut se sentir impliqué dans cette histoire.
Vous-même, vous avez un peu de cette histoire de Dirty Dancing dans votre vie. Votre père est un mécanicien automobile et il n'a pas forcément bien réagi lorsque vous lui avez annoncé que vous vouliez faire de la danse. Mais vous, vous avez compris que c'était ce que vous vouliez faire et que c'était votre voie ?
Oui, si j'avais voulu jouer au rugby professionnellement, j'aurais pu, bien sûr, mais la danse, c'est difficile. Je voulais que l'histoire de ma vie soit quelque chose de difficile. Mon père et ma mère n'ont pas compris et je me suis dit : "Ok, je vais le faire moi-même et je vais donner à mes modestes parents, un aperçu d'une vie complètement magique et anormale." Et ça, c'est vraiment incroyable.
"La semaine dernière, mon père est venu pour la première fois à Paris, voir le spectacle et il a trouvé ça incroyable."
Michael O'Reillyà franceinfo
Il y a un moment donné, dans Dirty Dancing, où c'est très intime, puisque vous êtes au lit avec votre partenaire. Comment est-ce qu'on se protège du fait de ne pas tomber amoureux parce qu'il se passe automatiquement des choses ? On se demande même si vous n'êtes pas ensemble sur scène parce qu'il y a un baiser à la fin.
Pendant le spectacle, il n’y a pas de protection. J'essaye de tomber amoureux de Bébé, mais après le spectacle, on enlève les costumes, les micros, le maquillage et cette personne n'est plus Bébé, c'est Justine, ma partenaire. On crée des limites professionnelles, moi, je veux toujours qu'elle ne se sente pas en danger, pour que, sur scène, on puisse tomber amoureux, mais lorsque les rideaux se ferment, on redevient de très bons amis. C'est très important, parce que si les limites ne sont pas claires en dehors du plateau, vous ne pouvez pas vous investir de la même manière sur le plateau.
Est-ce que cela a été difficile de passer de rugbyman à danseur ?
Ça a été un voyage compliqué depuis le début pour être honnête, parce que j'avais la force, la volonté et la discipline, mais je n'avais pas la souplesse. En plus, il y a le côté artistique et ça, c'est quelque chose où il faut vraiment s'entraîner autant que le reste. Donc, je travaille ces muscles créatifs, autant que le reste. J'ai une copie d'une œuvre de Jacques Prévert, pour travailler mon français, mais aussi pour l'artistique, parce que ce ne sont pas simplement des pas de danse, ou des mots. C'est plus gros que ça et je ne peux pas vraiment l'expliquer, parce que ça se ressent et c'est de l'émotion tout simplement.
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