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''Michel Berger avait beaucoup plus de violence en lui que ce que l’on peut imaginer", explique Renaud Hantson

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est l’auteur-compositeur-interprète et batteur Renaud Hantson pour son seizième album : "Tatoués à jamais". Seize nouveaux titres pour se raconter un peu plus, évoquer son enfance, parler d’avenir et de ce qui le touche surtout.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Les premiers contacts de Renaud Hantson avec son instrument de prédilection se sont faits pendant sa jeunesse avec des barils de lessive qu’il scotche. (Capture d'écran du clip ''Tout et rien'' (R. Hantson) Ed. DR)

Pour Renaud Hantson, Tatoués à jamais est son premier album "positif". Désormais marié, il explique que "tout roule" et peut-être qu’avec ses "cinquante piges au compteur" a-t-il enfin atteint un équilibre intérieur.

La musique est entrée dans sa vie sous la forme d’une batterie et il confie à Elodie Suigo que ses premiers contacts avec son instrument de prédilection se font avec des barils de lessive qu’il scotche. Ce sont ses grands-parents qui vont lui offrir les premiers éléments de batterie, "qui était toute pourrie" précise-t-il, et qu’il complète l’année suivante en travaillant un été, obtenant une batterie… dépareillée.

De son enfance, on sait peu de choses et lorsqu’on lui pose la question, il résume : "Enfant de divorcés, mauvais divorce, père un peu gangster qui se retrouve derrière les barreaux". De ce paternel absent il va à l'essentiel : "Je ne l’ai jamais appelé papa, je l’appelais Jacques." C’est avec amour qu’il évoque sa mère : "Une maman formidable ! 85 ans, meilleure avocate musicale, elle est formidable !" Et très exigeante d’après lui : "Elle me fait chier sur les textes. Ils ne sont jamais bien et elle n’a pas tout à fait tort."

C’est en ratant une épreuve de philosophie à l’école, matière à fort coefficient en section littéraire, et donc impossible à rattraper, que Renaud Hantson, alors qu’il est bon élève, décide de tout arrêter pour s’épargner un redoublement et emprunte le chemin mélodieux qui l’inspire : "J’ai dit à ma mère : 'C’est terminé ! Je vais m’inscrire au Conservatoire et je serai assuré social, tu seras contente mais je vais faire de la musique !' "

Il croise à 24 ans la route de Michel Berger

Un mal pour un bien puisqu’il reçoit le Prix de l’excellence de batterie alors qu’il n’a que 16 ans. Il a 24 ans quand il croise la route de Michel Berger, une rencontre bien plus qu’exceptionnelle avec qui le lien se fait immédiatement alors qu'il passe une audition pour le rôle de Ziggy dans Starmania. Le rôle est déjà pourvu mais son interprétation fait mouche aux oreilles de Michel Berger qui d'une voix douce réagit : "C'est tellement moderne !" Et là, il sait que c'est gagné : "Il flashe, c'est évident." Il nous raconte Michel Berger comme un meneur, directif et précis mais avec une extrême douceur : "Il avait beaucoup plus de violence en lui que ce que l’on peut imaginer, qu’il ne pouvait pas forcément exprimer avec sa voix. C’est pour ça qu’il adorait Hallyday, Balavoine ou moi". Ils vont travailler ensemble sur deux comédies musicales, Starmania (1988) puis La Légende de Jimmy (1990), et auront un projet d'album solo pour Renaud Hantson qui ne verra jamais le jour.

Michel Berger, c’est un mentor, un père spirituel artistique, je buvais ses paroles.

Renaud Hantson

à franceinfo

En 1992, son ami disparaît. Son attachement est si fort qu’il sombre "dans une addiction pas loin d’une vingtaine d’années", évalue-t-il. Puis il évoque avec délicatesse cette période : "J'ai sombré dans les filets de la cocaïne comme plein de gens de cette profession". Puis, il s'est relevé. Et l’avenir dans tout ça ? Il confirme une chose, c’est que cet album l’a reboosté, dix ans après le dernier, et envisage déjà le prochain : "Je remets le couvert dans les deux ans qui viennent.'' ''Ça m’a donné envie", conclut-il pour notre plus grand plaisir.

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