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"On avait envie de parler du besoin de reconnaissance ambiant" : le Palmashow revient au cinéma avec "Les Vedettes"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, Grégoire Ludig et David Marsais, le duo d'humoristes.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
David Marsais (à gauche) et Grégoire Ludig lors de la présentation du film "Les Vedettes", à Nice, en janvier 2022.  (ERIC OTTINO / MAXPPP)

Grégoire Ludig et David Marsais forment le duo Palmashow, qui s'est fait connaître d'abord sur internet puis à la télévision et au cinéma. La première émission du duo, La folle histoire du Palmashow, a été diffusée en 2010, sur Direct 8. C'est en 2017 que les deux humoristes présentent une pastille intitulée Cannes off dans l'émission Quotidien sur TMC, dans laquelle ils s'intéressent aux films non-sélectionnés lors du Festival de Cannes. Aujourd'hui, le Palmashow est à l'affiche du film Les vedettes de Jonathan Barré.

franceinfo : Ce film est un regard décalé sur la place qu'occupe la télé dans nos vies, et notamment dans la vie de ceux qui se construisent sur des programmes télé. Ils sont tellement impliqués qu'ils ont l'impression de faire partie de la famille de la télé. C'est quand même un regard assez grinçant sur la télévision.

Grégoire Ludig : On passe par la télé, mais c'était surtout qu'avec David, on avait envie de parler du besoin de reconnaissance ambiant. Et c'est vrai que quoi de mieux que la télé, ce média d'images pour en toucher deux mots ?

David, vous avez toujours été dans les parodies, vous avez toujours eu ce besoin d'aller chercher autre chose. Ça a commencé par Batman, Le Seigneur des Anneaux...

David Marsais : Vous avez bien bossé parce qu'on s'est débrouillés pour faire disparaître ces vidéos ! Ce qu'on dit souvent, c'est que nous, on est nés au milieu des années 1980, on a donc grandi avec la télé des années 1990 et notamment la télé des Inconnus, qui nous a beaucoup inspiré. Quand on était enfant, on voyait des parodies, ça nous faisait rire. On voyait trois types s'amuser et on se disait : "Mais c'est ça qu'on veut faire plus tard. C'est formidable !"

Ce qui est rigolo, c'est que votre amitié est indestructible, vous êtes vraiment inséparables. Ça a commencé au collège, une révélation pour vous. Vous habitiez à un endroit où, apparemment, il ne se passait pas grand-chose et David avait la chance d'avoir un papa qui avait une caméra.

David : Merci Christian ! Moi, j'étais très ami avec le petit frère de Grégoire, qui s'appelle Charles Ludig et qui fait toute la musique du film et celle de nos parodies. J'allais lui rendre visite dans le village d'à côté, il n'y avait pas grand-chose à faire et on se donnait souvent rendez-vous à l'arrêt de cars du village. Grégoire était là ce jour-là et pour l'anecdote, il y avait une voiture qui passait et qui annonçait un cirque dans le village. Ne me demandez pas pourquoi, mais on s'est retrouvés dans cette voiture au bout d'un moment et Grégoire avait pris le micro et annonçait des animaux fictifs ! Et on s'est dit : "Dis donc, est-ce qu'on n'écrirait pas des sketchs tant qu'à faire, histoire de tuer le temps, les mercredis après-midi et les week-ends ?"

Grégoire : Et on ne s'est jamais arrêtés. C'était il y a 20 ans maintenant.

Vous êtes un peu des croqueurs de personnages et vous faites un peu attention à tout ce qui vous entoure. Il y a toujours un respect pour l'humain, d'ailleurs, vous étiez surveillant Grégoire.

Grégoire : J'étais surveillant dans le lycée Jean Monnet et effectivement, il y avait cette part d'humanité. De toutes façons, avec David, on a toujours fait ça comme ça, on s'est toujours marrés. Déjà, il fallait que ça nous fasse rire, mais sincèrement, pour qu'après, on se dise : "Ça plaira ou ça ne plaira pas, mais au moins, on ne se moque de personne".

On fait un humour dans lequel on n'est pas là pour charger qui que ce soit. On est là pour faire des constats, de l'observation et on les dérive à notre façon.

Grégoire Ludig, du Palmashow

à franceinfo

Comment avez-vous vécu cette notoriété arrivée d’un seul coup ?

Grégoire : Je pense que le fait d'être deux, d'avoir confiance l'un en l'autre et de savoir surtout pourquoi on fait ça, comment on a débuté, pourquoi on avait envie d'écrire et de s'amuser, fait que nos pieds n'ont jamais décollé du sol. On part en vacances ensemble, il y a un truc qui est très vrai, qui est très naturel. On n'a pas cherché à se donner des rôles dans la vie. Nous, ça nous suffit de les écrire et c'est pour ça que, d'ailleurs, on est souvent un petit peu pudique dans la vraie vie, quand il faut parler de nous. Il y a toujours cette petite frontière où on se dit : "Ça, c'est la vie privée !" Il y a la vie "normale" et tout notre travail et je crois qu'on le vit bien, et le fait d'être deux, ça nous aide aussi à garder les épaules droites.

David : Je crois que nous, au fond, on sait toujours que quand on est humoriste, il y a finalement une date de péremption au bout d'un moment. Donc on essaie de faire attention et on prend beaucoup de recul sur ce qu'on fait. On essaie de se remettre un peu en question en tous cas, on fait au mieux, mais on ne se sent pas arriver. On se dit qu'il y a toujours une chute derrière.

Grégoire, David est sympa à vivre au quotidien ?

Grégoire : Sous ses airs un peu... Oui, évidemment !

David, comment est Grégoire ? A la base, il voulait devenir chanteur !

Grégoire : Si vous me mettez une instru, je ne suis pas loin de pousser la chansonnette !

David : Ce qui est très étonnant avec Grégoire, c'est qu'il a un talent de chanteur incroyable, vraiment, qui est indéniable, mais il ne s'est jamais dit qu'un jour il ferait de la chanson et je crois que c'est ce qui fait sa force.

Ce qui est assez fort dans votre duo, c'est que vous avez les yeux qui pétillent toujours autant. J'ai l'impression que vous avez gardé tous les deux, vos âmes d'enfant.

Grégoire : Avec le père de David, on a eu de la chance, on a commencé à tourner des sketchs avec sa caméra, il y a plus de 20 ans sur la terrasse, on y avait dressé un fond vert. De se dire qu'on est partis de là et qu'on a toujours rigolé, qu'on arrive toujours encore aujourd'hui à se lever et à se dire : "J'ai trouvé une blague qui est trop marrante !" C’est qu’il y a une sincérité et je crois que tant qu'elle sera là, on continuera à s'amuser en tout cas.

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