Vianney raconte son tube "Je m'en vais" : "C'est réellement une chanson de rupture"

L’auteur, compositeur, interprète et parolier Vianney est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie Suigo du 12 au 16 août 2024. Cinq jours, cinq chansons pour mieux connaître cet artiste incontournable de la scène musicale française. Le 10 novembre dernier, il sortait son quatrième album renfermant des duos et trios : "À 2 à 3".
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
Vianney lors des 39e Victoires de la Musique, à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, le 9 février 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Vianney est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie du 12 au 16 août 2024. L'occasion de revenir sur cinq moments forts de sa vie, sur cinq chansons de son répertoire extraites de ses quatre albums, parmi lesquels le petit dernier qui renferme des duos et des trios : À 2 à 3. En moins de dix ans, il a su s'imposer sur la scène musicale française avec des titres qui célèbrent le sentiment amoureux, la séparation, la famille, la nostalgie, les saisons, la solitude, mais le tout systématiquement avec le sourire.

Ses titres Pas là, Je m'en vais, Veronica, Beau-papa ou encore ses collaborations avec Gims sur le titre La Même ou encore avec Ed Sheeran sur Call On Me, ont d'ores et déjà été incorporées dans toutes les playlists. Un parcours jalonné de nombreux prix comme le dernier en date, en 2024, celui de l’artiste masculin de l’année aux Victoires de la musique. Vianney est donc devenu une voix qui compte sur scène, dans les médias, à la radio, mais aussi à la télévision avec son rôle du jury dans l'émission "The Voice". Rangé des concerts pour le moment, celui qui aime vivre en osmose avec son public et les artistes qui font partie de son cercle se dévoile en cinq parties.

franceinfo : À 2 à 3 est un beau résumé de la place que vous avez su vous faire pour vous-même et aussi auprès des artistes avec une seule arme, vos convictions. Est-ce que vos convictions finalement n’ont pas toujours été ce qui vous a guidé ?

Vianney : Si toujours. Oui, il y a des convictions humaines et musicales. C'est quand même les deux choses, en tout cas dans mon métier, qui m'importent. N'avoir que de la bonne énergie autour de moi, ça, c'est mon équipe et c'est pour ça qu'elle n'a pas changé, j'ai vraiment eu de la chance dès le début. Après, musicalement, j'écoute vraiment de tout. Ma conviction, c'est de ne pas hésiter à aller voir ailleurs dès que l'occasion m'en est donnée.

La fidélité est aussi votre force. Il y a cette patte et vous n'oubliez pas ceux qui étaient là au début, ceux qui ont travaillé avec vous, ceux avec lesquels vous avez aussi grandi.

"Musicalement, il ne faut jamais se déguiser, il faut vraiment écouter ce qu'on est, qui on est."

Vianney

à franceinfo

Moi j'aime réellement les autres styles, je les ai en moi. Pas tous, forcément, je ne vais pas faire la musique classique, mais j'aime réellement le rock, j'aime réellement le rap et d'y aller ponctuellement, pas d'en faire toute une carrière, c'est un plaisir. Tant que cela nous ressemble, il faut le faire, mais sans se déguiser. Je ne veux pas me déguiser et c'est en effet, s'adapter à l'autre mais sans se trahir.

En 2016, vous avez sorti votre nouvel album qui s'intitulait Vianney. C'était vraiment la carte de visite, "Voilà qui je suis définitivement, on fait les présentations". Vous l'avez presque enregistré tout seul. Est-ce que c'est parce que vous êtes tellement perfectionniste que c'est plus simple de vous faire d'abord confiance ?

Je ne dirai pas ça, ce ne serait pas sympa. Il y a des gens qui font le boulot trop bien, mais évidemment, toi, Élodie, tu as une certaine manière de faire tes émissions, tu ne vas pas confier ça à quelqu'un d'autre. Et moi c'est pareil. Les chansons, j'imagine une manière de les réaliser, de les mettre en forme. Petit à petit, j'ai compris qu'il fallait vraiment que je réalise. J'ai eu parfois des frustrations. Quand je commençais à écrire pour les autres, j'entendais le résultat et je me disais : mais ils sont passés à côté, je sais qu'il fallait prendre tel chemin et bon, ce n'est pas de l'arrogance, c'est une conviction. Donc il faut écouter ses convictions quand on a une vision artistique. Si personne ne la comprend aussi bien que nous, il faut y aller nous-mêmes.

Vous avez toujours été sensibles aux chanteurs à guitare. Quel rapport entretenez-vous avec cet instrument ?

En fait, ce n'est qu'un outil pour la chanson.

"La guitare est un instrument qui provoque un truc fou en moi depuis tout petit, c'est tout ce que j'aime."

Vianney

à franceinfo

J'ai toujours ma guitare. Je ne sais jamais si je dois jouer, donc je la prends et je suis toujours prêt à le faire. La guitare permet de s'adapter à tout le monde, à toutes les situations. C'est pratique et c'est facile à apprendre. Moi, à mes concerts, j'offre toujours une guitare. J'en ai donné des dizaines parce que je crois vraiment que cet instrument permet d'accéder à la musique, à l'écriture, à la composition, plus que n'importe quel autre instrument. C'est donc pratique et ça m'a beaucoup aidé et ça continue à me passionner.

Chaque album a toujours été accompagné d'une tournée. Et cet album a été suivi d'une tournée phénoménale qui s'est terminée à l'Accor Hôtel Arena. Vous avez joué seul sur scène. Finalement, la scène n'est-elle pas la plus grande cour de récréation que vous ayez ?

Oui, dans le sens où on débranche tout et on laisse parler un truc animal, instinctif et émotionnel assez incomparable. Après, pour moi, le studio c'est aussi vraiment une cour de récréation, mais qui est plus productive dans le sens où je fabrique des chansons, je fabrique des choses, c'est mon atelier. Mais sans l'atelier, il n'y a pas la cour de récré, il n'y a pas la scène. J'ai besoin des deux. Et la scène, oui, ça va sûrement me manquer parce que j'aime vraiment ça quand j'y suis, mais j'ai des souvenirs incroyables et ça, ça ne meurt jamais.

Le single de cet album, c'est le titre Je m'en vais qui a eu un énorme retentissement. Racontez-nous cette chanson.

C'est réellement une chanson de rupture, mais ce n'est plus comme ça que je la vois. Pour moi, c'est la chanson qui a changé ma vie, plus que les autres avant. Je l'ai senti à ce moment-là. Un jour, Jean-Jacques Goldman m'a dit : "Tu sais, il y a un moment, tu crois que tu es connu et puis quand ça marche vraiment, tu comprends qu'en fait non, ce n'était pas aussi dingue que ce que tu croyais" Eh bien moi, j'ai ressenti ça au moment de Je m'en vais. Je pensais qu'en effet, il y avait déjà un intérêt pour mes chansons, mais avec elle, il y eu des gens que je n'avais jamais vus auparavant et qui sur le papier, n'étaient pas destinés à écouter mes chansons. Oui, c'est un souvenir incroyable pour moi et puis, j'ai enregistré un peu au dernier moment, donc c'est un souvenir important.

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