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Le monde de Marie. Au Mexique, les candidats aux élections sont la cible d'exécutions

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, l'assassinat d'un candidat aux municipales, le 113e candidat exécuté depuis septembre, alors que se tiennent les élections présidentielle et locales, dimanche.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les hommes travaillent à l'extérieur de l'Institut national électoral à Mexico le 26 juin 2018, avant les élections du 1er juillet. (JOHAN ORDONEZ / AFP)

Fernando Juarez, souhaitait devenir le maire d’Ocampo. C’était un homme d’affaires de 64 ans, sans réelle expérience politique, mais il avait des idées pour cette communauté rurale de l'Etat du Michoacan, à 150 kilomètres à l’ouest de Mexico, et avait fait de la lutte contre la corruption l’un des moteurs de sa campagne. 

Il a été exécuté, jeudi 21 juin, ce qui fait de lui le 113e candidat à trouver la mort depuis septembre dernier au Mexique. La veille, un autre homme politique était assassiné à quelques kilomètres de là. Trois jours plus tôt, c’était un autre candidat, abattu en plein jour, dans le dos, alors qu’il faisait un selfie avec un de ses supporters.

Tous les policiers municipaux arrêtés

A Ocampo, l’enquête ne traine pas après la mort de Fernando Juarez et les soupçons du procureur se portent très vite sur un membre du conseil municipal en charge de la sécurité. Un mandat d’arrêt est lancé, mais lorsque les hommes du procureur se présentent au domicile du conseiller, trois jours après les faits, un cordon de policiers municipaux leur interdit l’entrée, empêchant l’interpellation. Le procureur voit rouge, demande des renforts et, le lendemain, d’autres hommes lourdement armés se pointent directement au commissariat et arrêtent tous les policiers municipaux, 28 en tout, tous soupçonnés de complicité pour le meurtre de Fernando Juarez.

Ce qui donne une petite idée du niveau de corruption atteint dans ce pays et de l’importance cruciale du contrôle des territoires pour les cartels. Un trafic qui engendre une violence rare, et qui ne touche pas que les hommes politiques. 25 339 Mexicains sont morts par homicide en 2017.

Le problème de l'élection présidentielle de dimanche, c’est qu’aucun des candidats n’a proposé de programme clair pour venir à bout de la corruption et de la violence. Le favori de sondages avec dix points d’avance sur son adversaire, Andres Manuel Lopez Obrador, "Amlo", propose un dialogue national avec les cartels et une amnistie générale pour les meurtres des dix dernières années. Mais seulement avec l’approbation des familles de victimes.  

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