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Le monde de Marie. En Inde, la saison des examens a commencé et avec elle, la saison de la triche

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, l'Inde où la fraude aux examens est un fléau à la hauteur de la pression ressentie par les étudiants.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Etudiants fouillés avant d'accéder à un centre d'examen, à New Dehli, le 5 mars 2018. (BURHAAN KINU / HINDUSTAN TIMES VIA GETTY IMAGES)

La course au diplômes et l’entrée à l’université est une épreuve et pas seulement en France. En Inde, la saison des examens a démarré et pour tous les candidats, c’est le parcours du combattant. D’abord parce que le nombre de places en faculté est limité. Du coup, la barre est placée très haut, rendant les examens très difficiles. Il n’est pas rare de voir des étudiants bosser jour et nuit en prévision de cette échéance qui décidera de leur avenir. Car ils sont 17 millions de jeunes chaque année à débouler sur un marché du travail qui ne propose que 5,5 millions d’emplois. C’est le diplôme qui fera la différence.

Cette obligation de résultat est tellement suffocante pour les étudiants et leurs parents qui rêvent de voir leurs enfants s’extraire de leur condition sociale, de leur caste même, que tous les moyens sont bons pour décrocher le précieux sésame, y compris la triche.

Jusqu'à 300 euros pour des antisèches sur WhatsApp

Il y a toutes sortes de triches. On a vu, par exemple, dans l’État du Bihar, des parents juchés sur des échelles adossées au bâtiment où se déroulait l’examen, pour souffler les bonnes réponses à leurs enfants par la fenêtre. C’est la triche artisanale. Mais il y a mieux, il y a une mafia de la triche, une organisation qui moyennant finances, propose aux parents, le plus souvent via les professeurs qui sont partie prenante du système, de faire parvenir les réponses aux enfants, pour une somme qui peut s’élever à 300 euros. Une fortune pour certains parents. Pourtant, très peu reculent devant le sacrifice. D’autant que le système est super efficace, les réponses parviennent par le biais des portables, sur WhatsApp par exemple, ou bien les sujets de l’examen sont publiés quelques heures avant.

Mais cette année, la triche endémique a poussé le ministère de l’éducation à serrer les boulons. Ainsi 2,5 millions d’étudiants de Delhi sont obligés de repasser un examen la semaine prochaine pour cause de triche généralisée. Le nouveau règlement prévoit qu’ils devront être pieds nus et qu’ils auront interdiction de sortir de la salle d’examens.

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