À trois mois des élections européennes, ambiance de cour d’école au Parlement européen

Les eurodéputés, dont beaucoup sont en pleine campagne électroale, étaient réunis en session plénière cette semaine.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président espagnol Pedro Sanchez s'exprime devant le Parlement européen à Strasbourg, le 13 décembre 2023. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Le climat est électrique au Parlement européen, qui se met en ordre de marche à trois mois des élections. Les eurodéputés, dont beaucoup sont en campagne, étaient réunis en session plénière cette semaine. Les têtes d’affiche sont déjà sursollicitées, mais aussi ceux qui sont en campagne pour figurer en bonne place sur les listes de leurs partis, afin de faire un nouveau mandat. L'ambiance est donc fébrile dans les couloirs du Parlement, avec nombre d’élus suivis pas à pas, caméra à l’épaule par des journalistes venus de leurs pays. Il faut montrer à quoi on sert !

Fébrilité mais aussi incidents de séances à répétition. Ambiance survoltée en particulier mardi 12 mars (à partir de 27 minutes 15 dans la vidéo en lien), avec un festival peu réjouissant pour l’image de l’institution : une eurodéputée allemande d’extrême droite qui dénigre les transgenres, puis un élu italien de la Ligue du Nord qui sort en pleine séance de vote dans l’hémicycle un sifflet. Il proteste ainsi contre l’adoption de la loi sur l’isolation des bâtiments, sous les huées. Ces dérapages seront sans doute dûment sanctionnés mais qu’importe, la vidéo fera le buzz sur leurs réseaux sociaux et ravira leurs électeurs.

"Permis tracteurs", mégacamions... Ces projets de loi montés en épingle

Des projets de loi européens très clivants sont également montés en épingle pour faire parler de l’Europe. Il y a deux exemples récents en France : le "permis pour les tracteurs", que Bruxelles voulait imposer aux agriculteurs, était en fait un simple amendement déposé par la droite européenne, qui se targue pourtant d’être le parti des paysans. Un amendement qui n’avait aucune chance dans le contexte de la colère agricole d’être adopté. Ou encore le chiffon rouge agité sur le possible "déferlement de mégacamions sur les routes de France", alors que le texte voté mardi vise à faciliter la circulation de ces camions géants entre les États qui les autorisent déjà. Ce qui n’est pas à ce jour le cas de la France.

Alors oui, ce qui se décide au Parlement européen est majeur et l’on comprend la volonté des eurodéputés de médiatiser leurs travaux, ce qui n’est pas très facile. Mais l’on attend plutôt des débats de fond sur le bilan de cette mandature : ces centaines de lois amendées et négociées souvent en bonne intelligence entre les principaux groupes politiques. Sur le bilan de l’extrême droite, déjà entrée en force en 2019 : qu’a fait le Rassemblement national de son mandat alors qu’on le donne favori ? Et sur les enjeux, pour l’avenir de l’Europe, du scrutin du 9 juin prochain.

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