Argentine : le président Javier Milei va rencontrer le pape à l'occasion d'une grande tournée en Israël et en Italie

Le nouveau président argentin, Javier Milei, sera reçu le 12 février par le pape François, lui aussi originaire de Buenos Aires. Un geste de réconciliation après des années de tensions.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Javier Milei au Forum économique mondial de Davos, le 17 janvier 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

L'exercice de compilation des meilleures citations de Javier Milei sur le pape François est un ramassis d'insultes et de provocations, plus outrancières les unes que les autres - on connaît le personnage. Bien avant son élection, le président argentin, qui a pris ses fonctions le 10 décembre, a qualifié le souverain pontife de "connard", de "fils de pute" de "gauchiste prêchant le communisme", ou de "représentant du démon sur terre".

Mais ça, c'était avant d'être engagé dans la course à la présidentielle. Car depuis, Javier Milei a considérablement adouci son discours. Le 19 novembre, dans un débat télévisé, son rival Sergio Massa lui demande s'il compte demander pardon au pape. Il répond : "Tu sais que je me suis déjà excusé.  Quand je me trompe, je n'ai pas de problème à le reconnaître, à dire que je suis désolé." Il dira encore qu'il "respecte le pape", comme chef de l'Église catholique et chef spirituel d'une grande majorité d'Argentins.

Le principal concerné a visiblement passé l'éponge. Le jour de sa victoire, il lui a même téléphoné pour le féliciter, avant de lui envoyer en guise de cadeau, un chapelet béni.

Une façon de souhaiter bonne chance à son compatriote ultra-libéral, qui s'attelle à une tâche titanesque : redresser un pays miné par la pauvreté et l'inflation. Il faut dire que le pape François, très engagé en faveur du dialogue et de la diplomatie, s'entretient régulièrement avec des personnalités controversées. Il a déjà vu Donald Trump, alors que les deux hommes ont eu des différends sur des questions comme l'immigration et le changement climatique, mais aussi Raúl Castro, Vladimir Poutine ou Hassan Rohani.

Israël et Italie

Javier Milei ne traverse pas l'Atlantique uniquement pour voir le pape. Il passe d'abord par Israël et c'est son premier grand voyage depuis son élection. Jusqu'ici il n'avait fait qu'un saut éclair à Davos. Premier dirigeant latino-américain à se rendre dans l'État hébreu depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, il vient dire son soutien aux Israéliens, mais aussi approfondir ses liens personnels avec la religion juive, car il s'est mis à étudier la Torah et il a fait d'un rabbin son principal conseiller spirituel.

Ensuite, avant son audience particulière au Vatican, le 12 février, il se rendra à Rome avec des entrepreneurs et sa ministre des Affaires étrangères. Il parlera énergie, nouvelles technologies, médecine. Il rencontrera la Première ministre Giorgia Meloni. L'Argentine a déjà des liens étroits avec l'Italie, elle veut en faire sa tête de pont vers le bloc européen.

Le pape François en Argentine cette année ?

Javier Milei a aussi officiellement invité le souverain pontife en Argentine. C'est un souhait du pape, de son nom de baptême Jorge Bergoglio, qui a dit qu'il retournerait dans son pays à plusieurs reprises. Ce qu'il n'a pas fait depuis 11 ans, depuis qu'il est à la tête de l'Église catholique.

Le voyage est programmé, sans date confirmée pour l'instant, pour la deuxième moitié de l'année 2024. Si une ultime provocation de Javier Milei ne fait pas tout capoter.

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