Aux Etats-Unis, plusieurs dizaines d'espèces d'oiseaux vont être rebaptisées pour ne plus faire référence au passé esclavagiste
C’est un mouvement qui a commencé aux Etats-Unis avec les noms des bases militaires et des navires de guerre, et qui donc va s’appliquer désormais aux oiseaux : la Société américaine d’ornithologie a annoncé qu’elle avait décidé de rebaptiser environ 80 oiseaux à partir de l’an prochain. Il s'agit d'espèces qu’on trouve aux Etats-Unis, mais aussi au Canada. Leurs noms sont souvent liés à ceux qui les ont découverts, ou font référence à des moments de l’histoire dont elle ne veut plus. La plupart du temps il s’agit de noms liés à l’esclavage.
Pour l’organisation, "il y a du pouvoir dans un nom, et certains noms d'oiseaux anglais ont des associations avec le passé qui continuent d'être exclusives et nuisibles aujourd'hui". La présidente de la société d’ornithologie explique dans un communiqué qu’elle a décidé de renommer tous les oiseaux qui portent le nom d’une personne, plutôt que d'examiner chaque oiseau individuellement.
Les patronymes humains remplacés par des particularités physiques des oiseaux
Déjà en 2020, on avait renommé un petit oiseau chanteur des prairies, le plectrophane de McCown, en bruant à gros bec, parce que le naturaliste amateur qui lui donnait son nom était devenu un général de l’armée confédérée pendant la guerre de Sécession.
Autres exemples : la moucherolle de Hammond, qui porte le nom d’un chirurgien de l’armée américaine qui a notamment eu des esclaves ; l'oriole de Scott, qui fait référence à un général pro-Union, lui, mais qui a organisé le déplacement forcé d’Indiens, notamment les Cherokees ; ou encore le puffin d’Audubon, nommé en hommage à l’un des pères de l’ornithologie américaine, Jean-Jacques Audubon, qui était aussi propriétaire d’esclaves et opposé à l’abolition. Comme les autres, cet oiseau marin sera rebaptisé en fonction d’une particularité physique. C’est une commission composée en partie de public qui décidera.
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