Élections législatives en France : une onde de choc suivie de près à l’étranger
Le monde regarde la France et ce n’est pas une simple formule, jamais une élection législative française n’avait été scrutée d’aussi près. En Europe, évidemment, mais aussi aux États-Unis où le New York Times et le Washington post tentaient dimanche d’analyser cette surprise électorale, et surtout ses conséquences. Le New York Times pronostique des mois d’instabilité politique pour la France en l’absence de majorité de gouvernement. La France rentre dans l’incertitude, titre, en Espagne, el Diario. Le site de Courrier international résume l’onde de soulagement dans de nombreux pays.
Car la bascule de la France à l’extrême droite aurait eu des conséquences très lourdes, après la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Slovaquie. La France qui a l’arme nucléaire et qui est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU comme le rappelle Politico. La BBC elle, estime que la victoire du Rassemblement national n’est en fait que retardée. La position d'Emmanuel Macron est jugée intenable. C'est la fin de l’hyperprésidence de Jupiter, pour le quotidien catalan la Vanguardia.
Pologne, Espagne... Le soulagement des dirigeants européens
Un des premiers dirigeants à réagir dimanche soir, c'est le Premier ministre polonais Donald Tusk. L'ancien président du Conseil européen a twitté sa satisfaction : "À Paris, l'enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie". Même son de cloche en Espagne, où le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez se félicite du "rejet de l'extrême droite" et souligne que la même semaine, la France et le Royaume-Uni, "deux des plus grands pays d'Europe, ont choisi la même voie que l'Espagne il y a un an". En Allemagne, Nils Schmidt, un des plus hauts cadres du parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz a jugé que "le pire" avait été "évité". En Grèce, Nikos Androulakis le chef du Pasok, le Parti socialiste parle de grande victoire pour la France et l'Europe et le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Paolo Gentiloni s'est contenté de trois mots : "vive la République".
Pour autant, beaucoup s'interrogent sur la suite, comme la Belgique qui avait dû tenir plus d'un an et demi sans gouvernement. Un pays où le système politique français était envié parce qu’il permettait jusqu’ici de dégager des majorités lisibles grâce au scrutin majoritaire. Le quotidien Le Soir s'interroge, la France arrivera -t-elle à obliger des partis de couleurs différentes à trouver des convergences pour gouverner ? C'est peut-être la fin de la Ve République, s'interroge en Grande-Bretagne The Telegraph. La fin probablement aussi de la crédibilité d'Emmanuel Macron sur la scène internationale, tant la France apparaît fragilisée et son avenir incertain.
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