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En Algérie, l’opposition s’organise et maintient sa pression sur l’armée et le président

La planète tourne et ce matin nous posons le doigt à Alger, où se sont tenues samedi des Assises de l'opposition. 

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des manifestants algériens à Algers, le 17 janvier 2020. (RYAD KRAMDI / AFP)

Le "Hirak" algérien a peut-être trouvé le moyen de donner un nouveau élan démocratique au pays. Hirak signifie mouvement, et depuis le 16 février 2019, ce puissant souffle occupe les rues tous les mardis et vendredis avec des dizaines de milliers de personnes. À son actif, le Hirak a déjà réussi à faire tomber l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Une bonne partie de la classe politique corrompue du pays a aussi été mise à l’écart sous la pression de la rue et une élection présidentielle a fini par avoir lieu le 12 décembre.

Le Hirak tient des "Assises nationales"

Cependant, l'armée a gardé tous les leviers de pouvoir, et le nouveau président ne représente pas le changement attendu. Justement, samedi 25 janvier, les associations, ligues, et partis qui composent le Hirak ont tenu des "Assises nationales pour l’alternative démocratique et la souveraineté populaire". Un nom très formel, mais il s’agit d’unir le maximum de forces pour changer le système politique.

Une tentative d’opposition ferme qui refuse de voir le pays verrouillé à nouveau après un an de manifestations et de patience plus ou moins contenue. Il faut trouver de nouvelles formes d’action, voir émerger des figures connues et respectées par tous les courants.  

Une tentative de main tendue par le gouvernement

Il y a visiblement des tentatives de séduction de la part du nouveau président Abdelmadjid Tebboun, en tous cas une main tendue. Le président, et l’armée, ont bien vu leur intérêt à entrouvrir la porte. Ces dernières semaines, 94 militants emprisonnés ont été libérés et quelques assouplissements sont envisagés, pour donner l’impression que le gouvernement n’est pas uniquement dans la sévérité.

Mais pour les porte-parole du Hirak, le temps des manœuvres doit cesser, et il faut maintenant entamer une réelle transition. L’élection présidentielle est considérée comme une mascarade, et la mobilisation ne faiblit pas. La force du Hirak, c’est de s’appuyer sur la fougue de la jeunesse algérienne : 70% de la population du pays a moins de 30 ans.

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