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En Inde, une loi de 1980 sur la protection des forêts modifiée pour faciliter l'exploitation du bois ou des terres

Plus d’un quart de la surface forestière indienne se retrouve ainsi menacé, au grand dam des défenseurs de l’environnement.
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Farcis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La chaîne de montagnes des Ghâts occidentaux (Inde) est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. (MANJUNATH KIRAN / AFP)

L’Inde comptait jusqu’ici une loi robuste pour protéger ses forêts. Adoptée en 1980, elle oblige les autorités ou entreprises à mener des études d’impact environnemental ainsi qu’une consultation avec les populations tribales avant d’autoriser la coupe des arbres dans les forêts protégées. L’essentiel des projets ainsi étudiés sont généralement approuvés après ces études.

Mais le gouvernement soutient que ce processus est trop long. Dont acte : à partir de maintenant, tout projet de déforestation, lancé à 100 kilomètres d’une frontière ou dans une forêt enregistrée après 1980, n’aura plus à mener ces études. Un paradis pour les affaires, mais un enfer pour la nature, car c’est ainsi plus d’un quart de la surface forestière indienne qui est menacée.

Des soucis sécuritaires mis en avant

On estime ainsi qu’environ les trois quarts de la forêt himalayenne ne seront ainsi plus protégés. Cela inclut, par exemple, la zone critique de biodiversité entre l’Inde et la Birmanie, qui comprend des espèces rares, mais aussi les Ghats de l’ouest de l’Inde, qui compte des forêts primaires exceptionnelles, et qui pourraient être en partie coupées pour y lancer plus facilement des projets miniers ou routiers. 

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Pour justifier sa réforme, le gouvernement insiste sur l’importance des zones frontalières pour la sécurité du pays, et que l’armée doit pouvoir mener des travaux stratégiques de manière plus rapide, surtout à la frontière avec la Chine et le Pakistan.

Le gouvernement assure qu’il y aura toujours des contrôles contre la déforestation, plus faibles et au niveau des régions, et que des plantations d’arbres seront généralement entreprises pour compenser la coupe de ces forêts. Malheureusement, déplorent les biologistes, de telles plantations, souvent commerciales, remplacent difficilement la perte d’une forêt primaire ou très ancienne en termes de biodiversité et de capture des gaz à effet de serre.

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