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En Russie, les anciens dirigeants bolchéviques et soviétiques à nouveau honorés

Symbole de l'actuel mouvement de réhabilitation de l'URSS, une statue de Félix Dzerjinsky vient d'être inaugurée près de Moscou.
Article rédigé par Sylvain Tronchet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une statue de Staline à Gori, sa ville natale en Géorgie. Septembre 2008 (CHRISTOPHE PETIT TESSON / MAXPPP)

La statue qui a été inaugurée cette semaine dans la cour intérieure du SVR, le service des renseignements extérieurs russes, ne sera pas visible du grand public : elle se trouve sur un territoire secret à l'extérieur de Moscou. Mais la télévision et les médias publics ont largement relayé son inauguration. Il s'agit d'une statue de Félix Dzerjinsky, surnommé "Félix de fer", créateur de la Tcheka, la première police politique du régime bolchévique, l'ancêtre du KGB et du FSB d'aujourd'hui. Un personnage tristement célèbre pour avoir été le principal artisan de la terreur rouge et avoir mis en place les bases du système répressif soviétique.

En 1991, l'immense statue de Dzerjinsky, qui trônait place de la Loubianka, face au siège du KGB, avait été déboulonnée sous les vivats de la foule. Pour beaucoup, cet événement reste le symbole de l'effondrement de l'URSS. La statue originale, en bronze, de 11 tonnes se trouve aujourd'hui dans un parc où l'on a rassemblé de nombreux monuments soviétiques déboulonnés. Mais une réplique, un petit peu plus petite, vient donc de faire son retour dans la cour du service des renseignements extérieurs, ce qui a permis à Sergey Narichkine, son chef, de rendre un vibrant hommage à Dzerjinsky :

"Il est resté fidèle à ses idéaux de bonté et de justice jusqu'à la fin. Il rêvait de créer un avenir fondé sur ces principes de bonté et de justice."

Sergey Narichkine

lors de l'inauguration de la statue

Pas sûr que les anciens dissidents de l'époque soviétique partagent l'avis du chef du SVR...

Réhabilitation de l'URSS 

Ces derniers mois, plusieurs statues et bustes de Staline ont été inaugurés en Russie. Et cela se retrouve jusque dans les nouveaux manuels d'histoires pour les lycéens, publiés cette année, qui proposent une justification de la répression stalinienne.

Plusieurs sondages ont confirmé qu'une majorité de Russes admirent la figure de Joseph Staline, en qui ils voient plus le vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et un artisan de la grandeur russe qu'un dictateur sanguinaire.

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