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États-Unis : à son procès, Ed Sheeran nie avoir plagié Marvin Gaye

Le chanteur britannique Ed Sheeran a-t-il plagié l'Américain Marvin Gaye ? C'est la question à laquelle doit répondre un tribunal fédéral de Manhattan aux États-Unis. Le procès a repris lundi 1er mai.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le musicien Ed Sheeran arrive pour son procès pour violation du droit d'auteur à la Cour fédérale de Manhattan  à New York (Etats-Unis), le 27 avril 2023.  (MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)

C'est la deuxième fois en un an que le chanteur-compositeur de 32 ans est accusé de violation de droits d'auteur. En cause, cette fois-ci non pas les paroles, mais un enchaînement de quatre accords dans son tube Thinking Out Loud (Grammy Award de la meilleure chanson de l'année en 2016), qui seraient la copie conforme de quatre accords d'un classique de la soul de Marvin Gaye, Let's Get It On, sorti en 1973. C'est la fille du co-auteur de la chanson de l'époque, Ed Townsend, qui a porté l'affaire en justice en 2017. 

Ed Sheeran pourtant se défend d'avoir copié qui que ce soit. Pour le prouver, à la barre lundi 1er mai, il a même sorti sa guitare et il s'est mis à jouer et à chanter, comme il l'avait déjà fait à sa première journée d'audience. Cheveux roux ébouriffés, vêtu d'un costume cravate, il a enchaîné sa chanson mise en cause avec celle de Marvin Gaye mais aussi avec des titres de Nina Simone, Stevie Wonder ou Van Morrison.

Un enchaînement courant

Son argument est simple : cet enchaînement d'accords est extrêmement courant, il figure même dans des manuels de guitare. Il n'est donc ni le premier ni le dernier artiste à l'utiliser. Depuis cette histoire, les spécialistes musicaux sont nombreux à scruter de près le morceau de l'artiste, à le comparer.

Ce procès est aussi suivi de très près par l'industrie musicale : la décision du tribunal revient au fond à trancher une seule question : des éléments banals d'harmonie ou de mélodie peuvent-ils appartenir à un compositeur, être privatisés, protégés par le droit d'auteur... Ou bien font-ils partie du domaine public, d'une boîte à outils dans laquelle les artistes peuvent librement piocher ?

Cinq millions de dommages et intérêts pour Pharrell Williams

Dans le New York Times, une professeur de droit explique que si le tribunal de Manhattan choisit la première option, il fera les choses à l'envers.Comme en 2015, quand Pharrell Williams, autre star de la musique avait été condamné à verser cinq millions de dollars pour des faits à peu près similaires ; ça avait beaucoup choqué les musiciens et les juristes. L'an dernier, après sa première affaire – qu'il avait gagnée – Ed Sheeran a lui eu cette phrase pleine de bon sens : c'est surtout aux artistes et à "l'écriture de chansons" que ce genre de procédures portent préjudice.

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