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Guerre en Ukraine : la Biélorussie se dit prête à déployer des troupes communes avec la Russie

Resté en retrait jusqu'ici, Alexandre Loukachenko, le dirigeant biélorusse, assure que Kiev prépare une frappe contre son pays.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Alexander Loukachenko et Vladimir Poutine à Minsk, en Biélorussie, le 11 février 2012. (MAXIM MALINOVSKY / AFP)

Les propos d'Alexandre Loukachenko, le dirigeant biolérusse, sont un peu flous, un peu décousus, mais le dernier dictateur d'Europe, grand allié de Moscou, assure que Kiev prépare une frappe contre son pays. Au sud, la Biélorussie partage une frontière de près de 1 000 kilomètres avec l'Ukraine. "On a été prévenu", dit-il hier devant des responsables de l'armée et de la sécurité, par des canaux non officiels. Ajoutant, avec sa délicatesse habituelle, avoir transmis ce message au président Zelensky : "Avec tes sales pattes, tu ne touches pas un seul mètre de mon territoire."

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Ses voisins de l'ouest en prennent aussi pour leur grade. Alexandre Loukachenko assure que la Pologne et la Lituanie – qu'il juge beaucoup trop impliquées dans l'OTAN –, abritent des combattants biélorusses radicaux et que ces pays les laissent préparer "des sabotages et des actes terroristes". "Si tu veux la paix, prépare la guerre", assène le dirigeant biélorusse qui annonce le déploiement d'un groupement militaire commun avec la Russie.

Le nombre d'hommes censés être déployés est inconnu, de même pour le lieu et la date. Est-ce qu'il s'agit simplement pour les Biélorusses d'entraîner les nouvelles recrues fraîchements mobilisées ou bien d'aller sur le terrain aider les soldats en difficulté ? Pour l'instant, c'est encore très théorique. Bien que, dans l'est, à Orcha, des opposants ont vu des chars, de vieux chars montés sur des trains convoyés vers la frontière avec le Dombass.

Les pressions de Vladimir Poutine

Jusqu'ici, pour préserver ses arrières, la Biélorussie est volontairement restée très passive. Elle s'est contenté de jouer le rôle de base arrière pour les avions russes et de sas de transit pour les soldats. Ses propres hommes ne se sont jamais engagés. Alexandre Loukachenko, qui a un sens développé de l'opportunisme, n'a aucune envie de devoir gérer un conflit impopulaire qui le fragiliserait.

Le dirigeant biélorusse doit beaucoup à Vladimir Poutine qui lui met la pression. Il y a deux ans, quand sa réélection frauduleuse a failli mal tourner et que le pays s'est soulevé contre la mascarade d'un sixième mandat, il a été soutenu par la Russie. Y compris quand il s'est lancé dans une répression aveugle de son opposition. Lui qui a toujours juré fidélité au Kremlin a perdu de plus en plus d'autonomie au fil des ans – il a, lui aussi, besoin de l'argent et du gaz russe. Loukachenko est sans doute arrivé au moment qu'il redoutait : montrer son soutien à la Russie par les actes. Il n'a sans doute plus le choix.

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