Inde : à quelques mois des élections législatives, le culte de la personnalité du Premier ministre se renforce
Ces bornes à selfie font la promotion de la politique du gouvernement, qui s’y flatte de la bonne organisation du G20 ou des succès du programme spatial par exemple, mais comportent à chaque fois une reproduction en taille réelle de l’image du Premier ministre, qui est même parfois déployée en 3D. Dans les gares, les parcs ou les musées, le portrait de Narendra Modi ne vous quittera plus. Les autorités prévoient de créer une application mobile pour que la population soumette les selfies pris avec l’image du Premier ministre, et de lancer un concours sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement assure que c’est qu’une manière de célébrer un dirigeant qui a rendu le pays fier sur la scène internationale. Mais à quatre mois des élections législatives, c’est évidemment une manière de faire campagne, sur le budget de l’Etat. Et la facture est énorme : dans les gares, chaque borne coûte entre 1 500 et 7 000 euros, soit davantage que le salaire annuel d’un Indien moyen. La campagne pourrait donc coûter plusieurs millions d’euros.
Une nouvelle illustration du culte de Narendra Modi
Son parti, le BJP, le décrit déjà comme "le gourou du monde" ou "le messie des pauvres", et le présente comme un dieu vivant. Son image est présente sur toutes les communications publiques, tel le sceau de l’Etat indien. Le plus grand stade de cricket du monde a aussi été rebaptisé à son nom. Et Il y a quelques mois, le ministère de l’Éducation a lancé un programme pour les écoliers : des centaines d’entre eux, venant de tout le pays, viendront chaque année passer une semaine dans le village natal de Narendra Modi, pour y trouver "l’inspiration d’être un grand leader". Il ne semble donc plus y avoir un espace en Inde, ni une catégorie de population épargnée par ce culte de la personnalité.
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