Cet article date de plus de deux ans.

Inondations historiques au Pakistan : les autorités lancent un appel à l'aide internationale

Le Pakistan, en état d'urgence, lance un appel à l'aide internationale. Le pays est pris sous un déluge exceptionnel, les fleuves et rivières sont en crue. Avec un bilan dramatique : plus de 1 000 morts depuis le mois de juin.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La ville de Sukkur (Pakistan) est inondée, le 28 août 2022. (ASIF HASSAN / AFP)

Les images sont effroyables au Pakistan : dans le nord, des torrents boueux et furieux traversent les villages en emportant absolument tout sur leur passage : voitures, pont, maisons. Des immeubles s'effondrent, engloutis en quelques secondes. Plus au sud, c'est la désolation : les plaines sont devenues des lacs sans fin d'où émergent à peine quelques arbres. Pas la moindre parcelle de terre sèche à des kilomètres à la ronde. On parle de 10 millions de déplacés.

Les inondations ont aussi ravagé les cultures : selon certaines estimations, la moitié des récoltes de riz et de coton ont disparu. D'après les autorités 33 millions de personnes sont affectées, quasiment un habitant sur sept.

Le changement climatique en cause

Le dérèglement climatique est désigné comme le principal responsable de la catastrophe. Le pays a d'abord connu une sécheresse record au printemps, puis la mousson a apporté des pluies exceptionnelles. + 400% par exemple dans la province du Balouchistan. Un tel phénomène s'était déjà produit en 2010, il y avait eu 2 000 morts, un cinquième des terres s'était retrouvées sous les eaux. C'était alors la pire catastrophe qu'ait jamais connu le pays. Mais "c'est la nouvelle normalité. Nous devrons nous adapter", dit Sherry Rheman.

Pour la ministre pakistanaise du changement climatique, interrogée sur la chaîne britannique Channel 4, "le monde doit comprendre que nous avons franchi un point critique. C'est la tragédie de ce siècle. Nous faisons face à des menaces que nous ne pensions pas possibles".

Un pays fragilisé

Selon l'indice mondial des risques climatiques, compilé par l'ONG Germanwatch, le Pakistan est à la huitième place des pays les plus vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes. Une fragilité aggravée par la corruption qui a laissé des milliers de bâtiments se construire dans des zones inondables.

Le pays en tout cas ne pourra pas faire face tout seul. L'économie est déjà branlante, avec une monnaie locale en chute libre et une inflation galopante (44% la semaine dernière). Islamabad est en train de négocier un plan de sauvetage avec le FMI.

Le gouvernement a demandé l'aide internationale, l'ONU devrait lancer un appel ce mardi 30 août. Plusieurs pays comme la Turquie, l'Arabie Saoudite ou le Royaume-Uni ont déjà annoncé qu'ils enverraient des fonds. Même le Pape François hier a appelé à "la coopération internationale".

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.