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Italie : après 100 jours au pouvoir, Giorgia Meloni se banalise

Cela fait 100 jours que Giorgia Meloni est au pouvoir. La dirigeante d'extrême-droite était attendue au tournant : son bilan est finalement jugé plutôt positif.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Première ministre italienne Giorgia Meloni à Rome (Italie). (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Ses partenaires européens s'étaient pourtant préparés à un bras de fer permanent : Giorgia Meloni reste la chef de Fratelli d'Italia, parti populiste, identitaire et souverainiste qui a fait de la défense des intérêts nationaux sa valeur cardinale. Mais pour gagner ses galons de crédibilité, la nouvelle cheffe de gouvernement a choisi de faire profil bas, de se glisser l'air de rien dans les chaussons de son prédécesseur.

Un budget quasi identique

Sur le plan économique, elle n'a quasiment rien touché au budget de rigueur préparé par Mario Draghi. À vrai dire elle pouvait difficilement faire autrement : l'Italie est l'un des principaux pays bénéficiaires du plan de relance européen. 190 milliards d'euros de subventions et de prêts qui ne seront débloqués que si les réformes validées sont respectées.

Pragmatique, Giorgia Meloni a aussi envoyé à Bruxelles ses émissaires les plus modérés. Son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, est même un ancien président du Parlement ; "les bureaucrates franco-allemands" sur lesquels elle crachait sa colère sont quasiment devenus ses meilleurs amis.

Dure sur l'immigration

Sur la question de l'immigration, son gouvernement, c'est vrai, entrave considérablement le travail des ONG qui participent au sauvetage des migrants en Méditerranée. Souvenez-vous de la crise autour de l'Ocean Viking en novembre, que l'Italie ne voulait pas accueillir.
Réduire à zéro l'immigration illégale faisait partie de ses promesses de campagne, alors elle donne le plus de gages possibles à son électorat ; on en est loin malgré tout, comme on est très loin des annonces radicales et extrémistes auxquelles on s'attendait. 

Finalement, elle s'en sort plutôt bien : sa prudence lui a permis de ne faire aucun faux pas majeur. Elle est aujourd'hui à 46% d'opinions favorables. Et même si certains de ses partisans l'accusent d'avoir déjà renoncé à trop d'engagements, même si d'autres l'accusent au contraire d'avoir pris des mesures contre son camp (par exemple en supprimant le coup de pouce au carburant qui a pénalisé les gérants de stations-service) c'est une professionnelle de la communication qui sait souvent retourner la situation à son avantage.
Giorgia Meloni, qui ne cesse de répéter qu'il faut "tenir compte de la réalité», semble bien partie pour durer. Dans une vidéo publiée pour ses 100 jours au pouvoir, elle dit : "l'Italie est plus solide que ce qu'on veut nous faire croire". Slogan qui lui va à elle-même comme un gant.

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