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L'Amazonie brûle à nouveau

La saison se termine là où nous l’avions commencée, en Amazonie. La forêt brûle comme elle a rarement brûlé. C’est une nouvelle saison catastrophique pour la forêt, le Brésil, et au final, pour la planète.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vue aérienne de l'État de Para en feu, au nord du Brésil, le 6 septembre 2019 (photo d'archives). (JOHANNES MYBURGH / AFP)

L’été dernier, le monde entier regardait avec effroi l’Amazonie en feu. Certains chefs d’État s’inquiétaient, demandaient au président Jaïr Bolsonaro de faire plus et mieux pour tenter d’éteindre les feux qui consumaient le poumon de la planète. Ce président qui considérait l’été dernier que tout était normal. Mais c’est la pluie, tout simplement la pluie, arrivée en octobre, qui a mis fin aux incendies. Or la saison sèche vient de commencer. Pour le simple mois de juin, il y a 20% de départs de feux de plus qu’en juin dernier. Il y a 2 250 incendies recensés ces jours-ci par l’Institut national de recherche spatiale, qui surveille par satellite la forêt. Et ce n’est que le début de la saison sèche, le pic est attendu pour août.  

Priorité absolue à la pandémie de coronavirus au Brésil

Le Brésil compte déjà 60 000 morts et c’est l’un des pays les plus durement touchés par le coronavirus. Le système sanitaire est débordé dans plusieurs zones du pays. Des morgues sont creusées pour enterrer les morts que les cimetières ne parviennent plus à accueillir. Les médecins ne cessent d’alerter, mais le président lui-même refuse de confiner, et de prendre la mesure du drame. Les agents de la police environnementale, qui sont en charge de la surveillance de la forêt, ont pourtant reçu l’ordre de cesser la plupart de leurs patrouilles, pour cause de Covid. Or l’écrasante majorité des incendies sont criminels. Il s’agit de déboiser, soit pour agrandir les terres, soit pour vendre du bois précieux. Des pratiques illégales mais encouragées par le gouvernement, qui veut faire de l’Amazonie une terre de développement.  

C'est une crise qui détourne l'attention, parce que le monde entier est préoccupé par la pandémie, ou par le risque d’une nouvelle vague de la maladie. Chacun regarde chez soi, surveille ses courbes, son stock de masques. Et donc a autre chose à faire que de demander au président brésilien d’éteindre les incendies qu’il encourage lui-même. Au milieu de la forêt, des arbres brûlent, un virus circule, et l’agroalimentaire gagne du terrain. La planète en est une victime secondaire. Les premiers à en mourir dans l’indifférence générale s’appellent les Indiens d’Amazonie.

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