Le monde est à nous. Les missiles balistiques, symbole de la puissance militaire iranienne
Une vingtaine de frappes ont visé cette nuit deux bases américaines en Irak, sans toutefois faire de victimes selon la Maison Blanche et l'armée irakienne. Cinq jours après la mort du général Qassem Soleimani, la riposte de Téhéran se concrétise.
Si les sanctions internationales ont eu un impact considérable sur les importations d’armes en Iran, elles n'ont pas affecté ses capacités balistiques : le pays développe des missiles depuis la guerre avec l'Irak, dans les années 80 et dit avoir aujourd'hui l’un des stocks les plus importants du Moyen-Orient.
Iran's Ayatollah Khamenei has called the missile strike on the U.S. bases in Iraq a “slap in the face” of the Americans, adding that military retaliation is not sufficient. “The corrupt presence of the U.S. in the region should come to end,” he said. https://t.co/64CLFHTj9q
— The Associated Press (@AP) January 8, 2020
L'Iran possède essentiellement des missiles à courte et moyenne portée (entre 300 et 700 kilomètres), qui peuvent atteindre l'ensemble du territoire irakien. Mais Téhéran possède aussi des missiles dont la portée dépasse les 1 300 kilomètres, portée suffisante pour atteindre les 35 bases américaines au Moyen Orient et en Asie centrale. La Chine, l'Égypte ou la Turquie y sont exposés, tout comme les deux puissances majeures de la région : Israël et l'Arabie saoudite.
Le 14 septembre, une attaque de drones attribuée à l'Iran avait partiellement détruit deux installations pétrolières dans le royaume saoudien. Un moment clé qui avait mis en pleine lumière la vulnérabilité des pays du Golfe et fait encore monter d'un cran la tension entre l'Iran et les États-Unis.
La production de pétrole de l'Arabie saoudite chute de moitié après une attaque de droneshttps://t.co/hhDFrUfegW pic.twitter.com/A1ukQLmwCJ
— franceinfo (@franceinfo) September 15, 2019
Des missiles de croisière comme le modèle Hoveizeh et des drones volant à très basse altitude, presque impossibles à détecter et à intercepter, complètent le programme des missiles balistiques.
Un programme à but défensif
À plusieurs reprises, au printemps et à l'été 2019, Téhéran a testé de nouveaux missiles longue portée capables de transporter une arme nucléaire. Des tests qui ont entraîné une vague de réprobation au sein de la communauté internationale, Washington en tête. Les États-Unis ont réclamé à l'ONU des sanctions internationales contre l'Iran.
La France, de son côté, a proposé à Hassan Rohani d'ouvrir de nouvelles négociations, pour tenir compte de ce programme balistique, accusé d'être un vecteur de déstabilisation de la région. Discussions écartées sans ménagement par l'Iran, car cette question sortait du cadre strict défini par l'accord de Vienne – accord que le président américain Donald Trump a dénoncé en 2018.
Les missiles ? Un sujet "pas négociable"
Fin novembre, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France ont rejoint les Américains en dénonçant ces tests de missiles comme une violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette résolution, qui a entériné en 2015 l'accord international conclu la même année avec l'Iran pour l'empêcher d'acquérir la bombe atomique, appelle Téhéran à "ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques".
Invariablement, l'Iran répond que ces programmes de missiles n'ont qu’un but "défensif", qu'ils répondent à "une question de sécurité nationale". Ses représentants font valoir que la résolution du Conseil de sécurité, qui a consacré l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, "n'interdit pas un programme balistique et des essais de missiles par l'Iran". Et que de toute façon, le sujet n’est "pas négociable".
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