Législatives 2024 : l’inquiétude domine la presse internationale au lendemain du premier tour

Après le premier tour des élections législatives en France, la presse internationale réagit, lundi, avec inquiétude au score du Rassemblement national et se montre critique envers le chef de l'État français.
Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des électeurs du Rassemblement national célèbrent les résultats du premier tour des élections législatives le 30 juin 2024, alors que leur parti est arrivé en tête, à Hénin-Beaumont. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"Une élection qui alarme toute l’Europe", écrit lundi 1er juillet le journal américain Politico au lendemain du premier tour des élections législatives en France. Politico explique même redouter une "issue destructrice pour l’ordre mondial" vu "le leadership de la France dans l’Union européenne, son siège au Conseil de Sécurité des Nations unies et l’étendue de sa puissance militaire".

"Le Rassemblement national d’extrême droite en passe de devenir le parti français dominant", titre de  son côté le quotidien britannique The Guardian qui, pour ses lecteurs, se penche sur l’histoire du Front national, parti considéré pendant des décennies comme "un danger pour la démocratie, promouvant des opinions racistes, antisémites et antimusulmanes" et qui comptait, "à ses débuts, dans ses rangs, d’anciens membres d’une unité militaire Waffen-SS".

Pour le quotidien espagnol El Pais, "la France, berceau de l’Europe des droits de l’Homme et des Lumières, a désormais une semaine pour décider si elle doit mettre l’extrême droite eurosceptique et nationaliste au pouvoir, ou si elle doit arrêter son ascension avec une coalition hétérogène, allant de la gauche radicale à la droite modérée".

Un pari risqué qui s’est retourné contre Emmanuel Macron

Le correspondant de la BBC à Paris commente lundi matin et pour lui le président français n’avait pas besoin de convoquer ce scrutin : "C’est un pari qui menace désormais de renverser l’ordre politique et qui pourrait mettre fin à l’expérience centriste d’Emmanuel Macron". Plus sévère encore, le Washington Post cite l’ancien ambassadeur français aux États-Unis, Gérard Araud, qui compare le président français "à Napoléon, au moment où l’empereur lançait sa campagne ratée d’invasion de la Russie, en 1812".

Des mots toujours très durs venant, cette fois, de l’hebdomadaire britannique The Economist, qui parle, lui, d’une humiliation écrasante pour le chef de l’État. "Beaucoup de ses propres adjoints et alliés les plus proches, écrit le journal, sentant un anéantissement imminent, ont été consternés par sa décision de convoquer des élections anticipées. Ce qui ressort clairement de ce premier tour, c’est que le projet centriste de Monsieur Macron et l’autorité politique du président sortiront gravement endommagés de ces élections".

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