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L’Ethiopie face à une double crise : coronavirus et famine

Chaque matin nous faisons le point sur une zone du monde et les conséquences de la pandémie. Mardi matin nous nous posons en Ethiopie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une enfant éthiopienne dont la température est mesurée durant une campagne de prévention contre le coronavirus à Addis-Abeba, le 20 avril 2020. (MICHAEL TEWELDE / AFP)

Plusieurs centaines de milliers d’Ethiopiens sont des travailleurs immigrés et clandestins dans des pays riches, notamment dans les pays du Golfe, à commencer par l’Arabie saoudite. Ces hommes et femmes font tous ces métiers que l’on ne voit pas, ou peu. Ménage, ordures, cuisine, entre autres…. Or depuis le début de l’épidémie, les pays du Golfe ont commencé à expulser massivement ces travailleurs. L’Arabie saoudite a ainsi renvoyé chez eux plus de 3 000 Ethiopiens, alors qu’Addis-Abeba n’avait pas encore pu prendre des mesures de lutte contre le Covid. Malgré les demandes éthiopiennes, des milliers de travailleurs sont donc rentrés chez eux de force et en urgence. Accélérant le risque de propagation.

Peu de cas officiels en Ethiopie mais une autre catastrophe naturelle, les criquets

Pour le moment le pays ne compte en effet qu’une centaine de cas. Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution, car l’Ethiopie affronte une crise alimentaire majeure. L’invasion de criquets pèlerins a ravagé plus de 200 000 hectares de culture et plus d’un million de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Sous peine de famine et alors que la saison des récoltes vient de commencer. Or l’envoi de l’aide alimentaire est rendue très compliquée par la lutte contre le virus. Ce pays de la Corne de l’Afrique déjà frappé par des famines historiques tente donc de juguler les deux menaces.

La lutte contre le virus confiée à une sorte d’armée de femmes.

Une armée civile, de 40 000 femmes, sillonne le pays pour diffuser de l’information, essentiellement sur les gestes barrières. Elles sont auxiliaires de santé, étudiantes ou mères de famille instruites, sillonnent les plateaux et les villages pour expliquer la gravité du virus, et comment essayer de s’en protéger. Cette armée civile avait été utilisée avec beaucoup de succès il y a 20 ans dans la lutte contre la mortalité infantile.

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