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Royaume-Uni : le gouvernement vivement critiqué pour sa volonté de durcir le droit d'asile

Le chef du gouvernement britannique, Rishi Sunak, est à l'Elysée vendredi 10 mars, pour un sommet en partie consacré à l'immigration. Londres est sous le feu des critiques depuis la présentation, cette semaine, d'un projet de loi qui durcit le droit d'asile.
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Rishi Sunak, le chef du gouvernement britannique (JUSTIN NG / AVALON / MAXPPP)

Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, participe à un sommet en partie consacré à l'immigration, vendredi 10 mars à l'Elysée. Le gouvernement anglais est très critiqué depuis la présentation, mardi 7 mars, d'un projet de loi qui durcit considérablement  le droit d'asile.

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La lettre et l'esprit du texte tiennent en une phrase : "Vous qui arrivez de manière irrégulière sur notre territoire, sachez que vous ne pouvez pas vous installer, vous ne pouvez pas demander l'asile". Il existe deux exceptions seulement : les mineurs et les personnes gravement malades. Tous les autres migrants qui mettront le pied au Royaume-Uni seront automatiquement placés en centre de rétention puis expulsés en "quelques semaines" soit vers leur pays d'origine soit vers un "pays sûr" avec lequel Londres a noué des accords, comme l’Albanie ou le Rwanda, par exemple.

Contrôler les frontières

Londres adopte une approche particulièrement radicale : avec 166 000 demandeurs d'asile aujourd'hui le système britannique est "dépassé", selon le mot employé par le gouvernement. Le nombre d'arrivées par la Manche explose depuis quelques années, et la ministre de l'Intérieur Suella Braverman, elle-même fille d'émigrés, veut décourager les candidats à l'exil. 

Les motivations sont aussi politiques. Avec le Brexit, le parti conservateur avait promis de "reprendre le contrôle" des frontières ; il veut montrer qu'il tient ses promesses et donner des gages à son aile droite alors que sa popularité est au plus bas.

Un projet qui suscite de très vives critiques 

Ce projet choque une partie du pays. L'opposition est montée au créneau pour dénoncer un texte "immoral et coûteux" ; des personnalités publiques aussi comme l'ancienne star du football Gary Lineker qui n'a pas peur de comparer cette décision à celle de l'Allemagne nazie des années 1930. Les ONG, elles, expliquent que cette mesure ne freinera pas les candidats à l'exil. Pour le Haut commissaire aux réfugiés, elle est surtout contraire au droit international et à "la convention de l’ONU sur les réfugiés". Des recours judiciaires sont en préparation.

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Les traversées illégales de la Manche sont un sujet qui alimente les crispations entre Londres et Paris, même si, en ce moment, les relations sont plutôt bonnes. En novembre 2022, les deux pays ont signé un accord de coopération renforcée. Il prévoit notamment une aide financière de plus de 72 millions d'euros des Britanniques pour aider les Français à améliorer la surveillance de leurs plages. D'autres mesures devraient être annoncées vendredi. Face au projet de loi, l'Elysée préfère tempérer : le texte déposé cette semaine ne sera pas discuté avant septembre, ce qui laisse largement le temps de refroidir les esprits.

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