Classe moyenne : à qui profitera la baisse d'impôt sur le revenu en 2015 ?
C'est une notion floue qui n'a pas vraiment de définition économique. Mais elle est pourtant largement utilisée en politique. Les classes moyennes, ce sont ces ménages ni pauvres ni riches. Beaucoup de Français s'y identifient : selon une étude de l’INSEE publiée cette semaine, les deux tiers des Français estiment faire partie de la classe moyenne. C’est surtout le cas des plus riches : près des trois quarts d'entre eux disent faire avoir un niveau de vie intermédiaire.
Il y a plusieurs façons de l’évaluer. On convient généralement que les classes moyennes ce ne sont ni les 30% de français les plus pauvres, ni les 20% les plus riches : il s’agit de ceux qui gagnent entre 1.400 et 2.500 euros par mois environ, si l'on tient compte du salaire net. On s'intéresse aussi au niveau de vie, c'est à dire ce qui reste pour vivre, une fois les impôts déduits : pour un célibataire, faire partie de la classe moyenne, c'est alors vivre avec un peu plus de 1.100 à moins de 2.200 euros par mois ; pour un couple avec un enfant c'est entre plus de 2.700 et moins de 4.900 euros par mois.
Le gouvernement promet effectivement de cibler les ménages modestes mais aussi les classes moyennes. Il supprime notamment la première tranche de l'impôt sur le revenu, celle qui fixe le seuil à partir duquel les revenus sont taxés : c’était 6.000 euros, ce devrait être désormais 9.600 euros par an environ. A qui cela profitera-t-il ? Selon les simulations du cabinet Fidroit, un célibataire verrait véritablement ses impôts baisser s'il déclare jusqu’à 15.000 euros par an de revenus nets imposables, soit environ jusqu'à 1.250 euros par mois. Pour une famille avec deux enfants, les baisses d'impôt seront notables jusqu'à 40.000 euros de revenus annuels environ, soit 3.300 euros par mois.
La comparaison n'est pas simple. On ne mesure pas la même chose lorsque l'on regarde le niveau de vie - pour évaluer le classe moyenne- et lorsque l'on regarde le revenu net imposable, celui qui est sur la feuille d'impôt. Mais pour résumer, ces ristournes fiscales profiteront au bas de la classe moyenne, à ceux qui sont le moins aisés de cette catégorie... Et davantage aux ménages plus modestes.
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