Impôts : pas de hausse d'ici 2017 ?
Jusqu’à présent, le gouvernement avait plutôt mis en avant un effort de baisse d’impôt. Par exemple, la réduction d'impôt sur le revenu pour 9 millions de ménages l'an prochain. Là, le président de la République parle plutôt de stabilité : "Pas d'impôt supplémentaire, en plus de ce qui a déjà été décidé ", dit-il.
C'est 3 euros de plus sur la redevance télé, qui passe à 136 euros l'an prochain. C'est aussi une augmentation des taxes sur le carburant, 4 centimes de plus sur le litre de diesel, notamment pour compenser l'abandon de l'écotaxe. C'est encore la hausse des frais de notaires, perçus par les départements sur une vente immobilière. Ce devait être pour deux ans seulement, ce sera maintenu. Tout cela vient compenser en partie les baisses d'impôts décidées cette année. Et cela s'ajoute aux importantes hausses du début du quinquennat : 30 milliards d'euros, partagés entre les ménages et les entreprises, qui avaient engendré le fameux "ras le bol fiscal" .
Ce sont essentiellement les plus riches. Les 20% de français dont les revenus sont les plus élevés - ceux qui gagnent plus de 3.200 euros par mois environ - ont payé les 3/4 des hausses d'impôt. Les plus modestes ont aussi été mis à contribution. Certains sont devenus imposables, avant que le gouvernement ne corrige le tir.
Si l'on en croit le patronat, ce sera neutre : les 40 milliards de baisse de charges du pacte de responsabilité, prévus d’ici 2017 compenseront à peine les hausses de prélèvements sur les entreprises annoncées en début de mandat. Malgré tout, il y a un rééquilibrage. Pour la première fois cette année, les grosses entreprises paieront plus d'impôts que les petites. Proportionnellement bien sûr. C'est ce que montre une étude CSA pour le cabinet de conseil en management de coût Lowendal Masai.
Cela semble inévitable... D'abord parce que le gouvernement n'a pas la main sur tous les impôts en France. Les collectivités locales aussi décident. Or l'état va leur verser moins d'argent pour faire des économies. Elles seront donc tentées d'augmenter les impôts locaux pour compenser.
Certaines mesures sont déjà dans les tuyaux : par exemple une surtaxe d'habitation sur les résidences secondaires dans les zones en manque de logements. Et puis François Hollande assure qu'il veut continuer à réformer jusqu'à la fin du quinquennat. Il lui faudra donc dégager des moyens. Et baisser les dépenses ne suffira sans doute pas. Le gouvernement a d'ailleurs écarté l'idée d'une baisse globale des prélèvements obligatoires d'ici 2017. Ils devraient rester stables autour de 44% de la richesse nationale jusqu’à la fin du quinquennat.
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