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Le climat au cœur des enjeux économiques actuels

Comment atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre que l'on s'est fixés, et à quel prix, tout en favorisant une réindustralisation décarbonée de la France et de l'Europe. C'est l'équation sur laquelle planche en ce moment le gouvernement.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pour réduire d'un tiers les gaz à effet de serre, la sobriété est prônée par l'Académie des Technologies. (Illustration) (ALFIERI / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

L'exécutif présentera sa feuille de route, sa stratégie climat, mercredi prochain, le 5 juillet. En attendant, plusieurs instances se sont prononcées cette semaine, à tour de rôle, disant que le compte n'y était pas.

Ce fut le cas du Haut Conseil pour le climat, ainsi, et c'était moins attendu, de l'Académie des technologies, un établissement public composé de plus de 300 experts, parmi lesquels des chercheurs, dont quatre prix Nobel. Présidée par l'ancien patron d'Airbus Denis Ranque, cette académie est formelle : on ne peut pas tout miser sur l'innovation et la technologie pour atteindre la neutralité carbone. C'est l'objet d'un avis publié cette semaine. 

Prenons un exemple : le secteur de la mobilité, secteur dans lequel les émissions de C02 ne baissent pas, et notamment parce que les gens se déplacent toujours davantage. Certes, les innovations ont permis aux avions de consommer toujours moins de kérosène, mais le trafic a quasiment retrouvé son niveau d'avant Covid.

Concernant les voitures, l'Union européenne a certes prévu d'interdire la vente de véhicules neufs thermiques en 2035, mais il faudrait deux à trois fois plus de centrales nucléaires qu'aujourd'hui pour répondre à la demande en électricité, jusqu'à 50 centrales, aime à répéter Barbara Dalibard, porte-parole de l'Académie et présidente du conseil de surveillance de Michelin.

L'alternative, c'est la sobriété selon l'Académie des technologies

Elle fera un tiers du chemin, selon ces experts. Une sobriété accompagnée d'incitations, à la fois individuelle et collective. Avec cet appel aux pouvoirs publics : il faut avoir une vraie stratégie qui s'appuie sur un investissement massif dans les transports en commun, dans les infrastructures, développer un réseau de pistes cyclables, pour favoriser la mobilité douce.

L'Académie prône une sobriété équitable même si elle se refuse à prendre part au débat sur la fiscalité. Le gouvernement a prévu de taxer davantage les billets d'avion, pour financer le ferroviaire, et d'étendre la taxe sur les véhicules les plus lourds. 

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