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Le mot de l'éco. Chantier naval : quel avenir pour STX France ?

Le mot de l'éco, cette semaine, c'est chantier naval. Précisément, ceux de STX France, à Saint-Nazaire.

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chantier naval STX-France à Saint Nazaire (Loire-Atlantique), le 3 janvier 2017.  (MAXPPP)

Le mot de l'éco, cette semaine, c'est chantier naval. Précisément, ceux de STX France, à Saint-Nazaire. Emmanuel Macron s'y est rendu mercredi pour sa première visite de terrain, en tant que Président.

L'occasion d'inaugurer le paquebot géant Meraviglia, mais surtout d'annoncer un nouveau scénario de reprise de ce site, aussi historique que stratégique.

Un véritable symbole de l'industrie française

STX France, anciennement connu sous le nom des chantiers de l'Atlantique, c'est 2600 emplois directs, 5000 de plus chez les sous-traitants et un carnet de commandes rempli jusqu'en 2026 !
D'où l'opposition de nombreux salariés et élus locaux à ce qu'il passe sous pavillon italien, celui de Fincantiéri, seul candidat au rachat des 66% du capital, détenus par STX. Le précédent gouvernement avait alors imaginé un montage censé en théorie satisfaire tout le monde, mais qui, en pratique, semblait un peu bancal.

En quoi consistait le précédent montage ?

Fincantiéri acceptait sur le papier de n'être qu'un gros actionnaire minoritaire, officiellement donc sous les 50%. Mais une fondation privée italienne serait aussi entrée au capital des chantiers navals de Saint-Nazaire. Au total, avec Fincantiéri, ils auraient donc eu la majorité, le reste du capital, environ 44%, se partageant entre l'État et le fabricant français de sous-marins DCNS.

Pas de quoi donc rassurer des salariés inquiets que Fincantieri, concurrent direct de STX, finisse par favoriser ses propres chantiers, en Italie, au détriment donc de l'emploi en France. Crainte aussi de transfert de technologies, de savoir-faire industriel vers la Chine où le groupe italien a un partenaire avec qui il a créé une structure commune.

Que compte faire Emmanuel Macron ?

Eh bien, donc, revoir ce montage financier, capitalistique, qui n'était d'ailleurs pas encore totalement bouclé. L'idée, même s'il ne l'a pas dit publiquement, serait d'écarter du jeu la fondation privée italienne. Fincantiéri resterait un peu en dessous de 50% du capital, à peu près au même niveau que les intérêts français : État + DCNS. Et il y aurait deux nouveaux acteurs pour compléter le capital : les croisiéristes MSC et Royal Caribbean Cruise, qui sont les principaux clients des chantiers de Saint-Nazaire.

Le patron de MSC a confirmé dans Le Monde son intérêt pour l'opération

Reste à convaincre Rome et à éviter une mini-crise diplomatique avec l'Italie. Bruno Lemaire, le ministre de l'Économie, chargé de négocier ce dossier, devrait insister sur le fait qu'il s'agit d'un enjeu industriel pour la France, et d'un enjeu de souveraineté, car Saint-Nazaire est le seul site de l'Hexagone où peuvent être construits de grands bâtiments militaires.

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