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Le mot de l'éco. Le coronavirus plombe les compagnies aériennes

L’activité économique commence à sérieusement ressentir les effets de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus Covid-19. Le secteur des transports est en première ligne. Et les signaux les plus inquiétants viennent pour l'instant des compagnies aériennes.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un avion Flybe décolle de l'aéroport de Manchester (Royaume-Uni), le 13 janvier 2020. La compagnie britannique est la première victime de la crise sanitaire liée au coronavirus. Elle a annoncé sa faillite jeudi 5 mars 2020.  (PHIL NOBLE / REUTERS)

Alors que le nombre de personnes contaminées dans le monde par le coronavirus Covid-19, apparu en décembre en Chine, a dépassé vendredi 6 mars, la barre des 100.000, l'impact sur l'activité économique, lié à cette crise sanitaire mondiale, commence à se faire ressentir, notamment dans le secteur des transports. Les compagnies aériennes montrent déjà des signaux inquiétants. 

Lignes annulées, vols suspendus, avions cloués au sol

L’IATA, l’association internationale du transport aérien fait ses comptes, et la facture s'envole : le secteur pourrait perdre jusqu'à 113 milliards de dollars. Il y a deux semaines encore pourtant, le même organisme évoquait un impact de moins de 30 milliards, et essentiellement concentré sur l’Asie et les compagnies chinoises. Des projections largement revues à la hausse puisque le virus ne cesse de s'étendre.

Résultat : dans le meilleur des cas, si l’épidémie reste contenue dans ses limites actuelles, le coût serait de l'ordre de 63 milliards. Ce serait près du double dans le scénario le plus pessimiste, marqué par une chute du trafic. Un scénario de plus en plus envisageable pour les analystes du secteur.  

Les compagnies aériennes fragilisées  

Cette crise risque de mettre à terre celles qui étaient déjà en difficulté. Première victime : la compagnie britannique Flybe a jeté l’éponge jeudi 5 mars. Dans l'ensemble, les compagnies ont perdu près de 25% de leur valeur en bourse. Elles tentent de s'organiser pour faire face à cette situation qui s'installe. Des vols quasiment vides sur certaines destinations, des passagers qui, au dernier moment, ne se présentent pas pour embarquer, des réservations en chute libre jusqu'à l’été prochain.

La baisse du trafic a poussé la Lufthansa à clouer au sol 150 appareils. Cela représente 20% de sa flotte. De son côté, dans un courrier interne,  Air France invite ses salariés à prendre des congés, avec... ou sans solde. Il y a deux semaines, la compagnie estimait avoir perdu de 150 à 200 millions d'euros, rien qu’avec la suspension des vols vers la Chine. Depuis, la note a nécessairement grimpé. Mais la direction refuse de s'exprimer sur ce sujet.    

Suspensions de visas et interdiction de vols ?  

Bien au-delà des conséquences liées à une éventuelle extension du coronavirus, il y a celles qui découleraient de décisions réglementaires de certains états comme des refus de visas pour des voyageurs venant de pays touchés.   

Plus inquiétant, la menace que fait planer Donald Trump d'une interdiction des vols en provenance de France, d'Italie et d'Allemagne. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour Air France qui a réaffecté une partie de ses vols vers l’Amérique du Sud et les États-Unis.    

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