Le mot de l'éco. Taxe carbone
La France doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% d'ici 2050, mais la taxe sur les carburants est au point mort suite au mouvement des "gilets jaunes". L'Europe songe à une taxe carbone à ses frontières.
La hausse de la taxe carbone avait cristallisé il y a deux ans le mécontentement, ce qui avait entraîné le mouvement des "gilets jaunes". Son retour ne fait pas partie des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, à laquelle Emmanuel Macron répondra ce lundi 29 juin, après le second tour des élections municipales.
Les citoyens proposent même un moratoire pendant 5 ans pour préserver, disent-ils, le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. La Convention citoyenne, en revanche, se dit favorable à la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe. C’est une idée qui fait son chemin et qui reçoit de plus en plus de soutiens en France, aussi bien de la part des industriels tricolores que des députés LREM.
Une taxe carbone aux frontières de l'Europe : une idée qui fait son chemin
C’est une idée avancée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec une double ambition. D’abord, parvenir à la neutralité carbone en 2050, un objectif environnemental ambitieux que s’est fixé l’UE. Et puis, augmenter les recettes financières de l’Europe, ses ressources propres, pour pouvoir financer le plan de relance européen, tout en incitant les pays membres à ne pas délocaliser leurs activités les plus polluantes vers des pays tiers, moins regardant en matière environnementale. De quoi parle-t-on précisément ? De taxer les biens qui entrent dans l’Union européenne en fonction de leur bilan carbone.
Obstacles multiples à sa mise en place
Il y a une multitude d’obstacles à la mise en place d’une telle mesure. D’abord, cet outil est techniquement compliqué à imaginer. À l’heure actuelle, aucun instrument ne permet de mesurer avec précision le contenu carbone de chaque produit qui entre sur le marché européen en fonction de ses conditions de fabrication et de son moyen de transport.
Le deuxième obstacle est juridique. Comment faire en sorte qu’un tel mécanisme soit compatible avec les règles de libre-échange existantes et le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC. Sans compter les représailles commerciales que seraient susceptibles de prendre, dans la foulée, des pays hostiles à la mise en place d’un tel mécanisme, à commencer par la Chine ou les États-Unis. Le FMI d’ailleurs, a déjà émis des réserves.
Enfin, et ce n’est pas l’obstacle le plus mince : toute décision fiscale doit être prise à l’unanimité des pays de l’Union européenne.
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