Réforme des retraites : les derniers arbitrages
La réforme des retraites sera présentée mardi prochain, 10 janvier, par la Première ministre, Elisabeth Borne. Des arbitrages restent à peaufiner.
Ce qui semble se dessiner, c'est un recul du départ de l'âge légal à la retraite, autour de 64 ans, avec en parallèle, une accélération de la réforme Touraine qui allonge progressivement la durée de cotisation pour parvenir à 43 ans. 43 ans de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein, cela reste toujours la limite fixée par l'exécutif, mais l'objectif est d'accélérer la cadence pour l'atteindre plus vite, et faire donc travailler les salariés un petit peu plus longtemps.
Voilà pour le canevas. Mais les diables se cachent dans les détails et des ajustements restent à finaliser. Ils concernent les mesures dites d'exception : qui partira avant le futur âge légal, de combien ? Combien de trimestres faut-il avoir cotisé ? Carrières longues, pénibilité.
La CFDT, notamment, plaide pour une réintégration du critère des charges lourdes, abandonné en 2017. Il concerne, entre autres, le personnel des EPHAD. D'accord dit le gouvernement, mais à condition de le faire valider par une visite médicale. Il ne faut pas que ce soit automatique. Crispation côté syndical, même si dans le même temps, de l'argent est prévu pour améliorer la prévention de la pénibilité au travail, ce que saluent les partenaires sociaux.
Où placer le curseur ?
C'est primordial pour juger de l'équité de la réforme, de son respect d'une certaine forme de justice sociale, de la façon dont elle prend en compte les différences de parcours et la pénibilité des métiers.
Ces détails seront également importants pour juger des économies réalisées, puisque le gouvernement l'a suffisamment répété : il s'agit avec cette réforme de ramener le système de retraites à un équilibre financier pérenne, à horizon 2030, alors que les projections actuelles tablent sur un déficit de l'ordre d'une dizaine de milliards d'euros par an, d'ici la fin de la décennie.
Mais plus il y aura d'exceptions, de salariés qui partiront avant le nouvel âge légal de départ à la retraite, plus cela va coûter de l'argent. D'où cet équilibre délicat à trouver, pour à la fois être crédible et contenter les soutiens politiques, Bruxelles, les investisseurs à l'international. Sans toutefois cristalliser un certain mécontentement populaire national, sur fond d'inflation, toujours d'actualité en ce début 2023.
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