Le traitement éditorial des Jeux olympiques et paralympiques

Les auditeurs se sont pris aux Jeux de Paris 2024 et ce succès s’est traduit dans la fréquentation du site et de l’application Franceinfo avec un record : 289 millions de visites en juillet.
Article rédigé par Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les commentaires des journalistes de franceinfo ont souvent porté sur les résultats des équipes de France (ici le volley), ce dont s'étonnent certains auditeurs. (STÉPHANE GEUFROI / MAXPPP)

Le succès d'audience de franceinfo durant les Jeux de Paris 2024 a incité des auditeurs à nous écrire et à formuler des critiques. Nathalie Iannetta, directrice des Sports de Radio France répond à la médiatrice de franceinfo.

Emmanuelle Daviet : Des auditeurs ont remarqué la focalisation sur des athlètes français au détriment d’une couverture plus équilibrée, qui aurait pu davantage mettre en avant des sportifs étrangers. Certains se sont dits choqués par cette approche "chauvine". Que répondez-vous à cette critique ?

Nathalie Iannetta : D’abord, je vais remercier les auditeurs puisque vous avez raison, on a reçu énormément de messages pendant ces Jeux olympiques, donc merci de leur fidélité. Après, sur ce côté "chauvin", ils ont raison, mais cela s’explique de plusieurs manières. La première, c’est qu’on parle avant tout des sportifs de son pays : si vous avez passé vos vacances en Italie ou aux États-Unis, vous n'avez entendu parler que des Américains ou des Italiens. Ensuite, parce que notre équipe de France était particulièrement performante et que, contrairement à d’autres pays, la France participe à de très nombreuses disciplines. Donc oui, nous sommes allés beaucoup voir les Français, sans oublier tout de même les grandes stars internationales : Armand Duplantis, Simone Biles, Noah Lyles et pour les paraathlètes Markus Rehm, Bebe Vio, Oksana Masters, etc. On a beaucoup parlé de ceux-là aussi, mais nos athlètes français étaient tellement performants qu’ils ont pris beaucoup de place, je le reconnais.

Des auditeurs estiment également que certaines disciplines – comme la voile, le golf, l’équitation et le surf – ont été largement ignorées au profit de sports plus médiatisés comme la natation ou le judo. Ils y voient un traitement favorisant les épreuves se déroulant à Paris et donc une forme de parisianisme ou bien des préjugés envers des sports considérés comme élitistes. Comment recevez-vous ces remarques ?

À propos du golf, ce n’est pas faux et c'est lié d’ailleurs au fait qu'il n’y avait pas beaucoup de grandes performances françaises. En revanche, pour l’équitation et pour la voile, nous avons laissé de la place aux grandes performances des sportifs et sportives français, à la fois pour la voile à Marseille et au château de Versailles pour l’équitation. Quant à la question du parisianisme, je m’insurge vraiment parce qu’on était à Lille pour les sports collectifs (première et deuxième semaines, basket et hand), et on était à Châteauroux très souvent, y compris pendant les épreuves de paraathlétisme, parce que c’est un grand site olympique. Non, il n’y a eu aucune volonté parisianiste sur franceinfo !

Venons-en aux Jeux paralympiques, avec une critique récurrente des auditeurs : l’utilisation systématique du préfixe "para" devant le nom des disciplines. Ils considèrent que cela stigmatise les athlètes handicapés en les différenciant inutilement de leurs homologues valides. Qu’en pensez-vous ?

Je comprends cette remarque, et d'ailleurs au fil des épreuves on a de moins en moins utilisé le suffixe "para" : on disait judo, natation, etc. Néanmoins, c'est ainsi que se définissent ces sportifs, car c'est la dénomination officielle pour eux. Certains sports n'utilisent pas le suffixe, par exemple le rugby fauteuil, le cécifoot ou le volley assis. Pour ce qui est du reste, c'est une terminologie définie par les institutions internationales.

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