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Le rendez-vous du Particulier. Comment diversifier vos placements financiers en 2020

Le dossier du "Particulier" en ce mois de janvier conseille de diversifier ses placements pour obtenir sur un an un portefeuille qui progresse au global. Les précisions du rédacteur en chef adjoint du mensuel, Aurélien Ferron. 

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Que devient l'épargne des français en ces temps de crise sanitaire et de pandémie ?  (MAXPPP)

Le gouvernement vient d'annoncer la baisse du taux du livret A qui était déjà très faible. Il va passer au début du mois prochain de 0.75 à 0.5%, son taux plancher. Autrement dit, le livret d'épargne préféré des Français ne rapporte plus rien ou presque ! Quelques dizaines d’euros par an au maximum. Il y a donc tout intérêt à placer son argent ailleurs.

C’est le dossier du mensuel Le Particulier en janvier. Quand on parle d'épargne il y a un principe cardinal à rappeler, on se réserve une épargne de précaution avant d'investir le reste. Un placement liquide pour les dépenses imprévues.  

franceinfo : Où et comment placer son épargne en 2020 ?

Aurélien Ferron : Il faut toujours avoir l’équivalent de 3 à 6 mois de revenus de côté, et l’idéal pour ça, c’est le livret A, mais il ne rapporte plus grand-chose. Sachant que beaucoup de Français conservent des sommes très importantes sur ce type de livret, c’est une épargne inutile alors qu’il y a quand même d’autres placements à faire.

Si on a les moyens pour placer son argent, il faut accepter de prendre quelques risques,  et penser à diversifier ses placements ?

Oui, il y a énormément d’études académiques qui démontrent l’intérêt de diversifier son épargne. L’intérêt, c’est de détenir des actifs qui ne vont pas évoluer dans le même sens d’une année sur l’autre. En 2019, par exemple, les actions ont grimpé de 15 à 30% selon les marchés. Mais en 2018 elles ont chuté. Il valait alors mieux être investi en immobilier. Et comme on ne sait jamais vraiment ce qui va se passer dans l’avenir, l’idéal est d’avoir un peu de tout.

Et nous au Particulier on suggère d’avoir idéalement un investissement locatif, pour avoir des revenus récurrents de 40 à 80% de son épargne placée en Bourse, et aussi des actifs qui vont avoir d’autres cycles économiques comme les entreprises non cotées en Bourse qui peuvent avoir d’excellentes performances mais qu’il faut conserver longtemps car c’est une épargne bloquée. L’intérêt de tout cela c’est d’avoir d’une année sur l’autre un portefeuille qui progresse au global.

Tout le monde ne peut pas placer dans l'immobilier et à la bourse. Dans ces cas-là, avec environ 5 000 euros de patrimoine financier, quel est la bonne solution ?

On peut très bien avoir un patrimoine très diversifié pour quelques milliers d’euros. Alors évidemment, on ne va avoir un appartement locatif en entier, mais on peut par exemple acheter des parts de SCPI, ce sont des structures qui achètent et louent des immeubles, souvent à des entreprises et des commerces, et on peut acheter des parts de ces SCPI pour quelques centaines ou milliers d’euros et toucher des loyers.

En bourse, on n’est pas obligé d’acheter 100 actions de 100 entreprises différentes. On peut acheter ce qu’on appelle des ETF, par l’ETF CAC 40 qui va suivre la performance dans l’ensemble des sociétés du CAC 40. Avec un ETF, on est ainsi diversifié dans 40 actions, sachant qu’il y a des centaines d’ETF qui vont répliquer les indices de tous les marchés mondiaux, pour profiter des marchés américains, asiatiques voire du monde entier.  

Les investissements en actions, à la Bourse, restent un bon compromis entre risques et rendements, si on diversifie son portefeuille ?

On a souvent tendance à garder en mémoire les périodes les plus difficiles. Tout le monde se souvient du krach boursier de 2008, époque Lehman Brothers, ou de la bulle internet du début des années 2000. Mais si on investit régulièrement en Bourse, en mettant par exemple 100 ou 200 euros par mois, on va lisser les points d’entrée, on y va quand c’est cher mais aussi quand c’est pas cher, et si on a du temps devant soi, les performances sont imbattables.

Après, évidemment, il ne faut pas être contraint de vendre ses actions à un moment où la Bourse est au plus bas. Il est possible que la Bourse perde 20 ou 30% en une année, il ne faut pas vendre à ce moment-là. C’est un véritable placement, c’est de l’argent dont on est sûr de ne pas avoir besoin à un moment précis, mais si on a du temps, il n’y a rien de mieux.  

Pour les placements dans l'immobilier, vous êtes un peu plus prudent pour 2020 car les prix ont beaucoup augmenté ces derniers mois...

Oui, les prix sont élevés, et même très élevés à Paris et dans certaines grandes villes, et comme le niveau des loyers n’a pas suivi le rythme de progression des prix, c’est assez mathématique, les rendements sont très faibles. Et comme ce sont des revenus relativement lourdement imposés, on en retire au final pas grand-chose, sauf, et c'est ce qu’on développe dans Le Particulier, à profiter de certains types de location plus intéressantes comme la location meublée, ou d’acheter un bien avec beaucoup de travaux, ce qui permettra de baisser la fiscalité, et donc d’optimiser son rendement.  

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