Maria Caridadv del Rio et l'assassinat de Trotski
Maria Caridad del Rio Hernandez était une aristocrate espagnole qui a donné beaucoup pour l'Union soviétique. C'était une belle femme d'origine cubaine dont le grand-père avait même été en poste en Russie. En 1919, elle quitte son mari, un grand bourgeois catalan, et gagne la France avec ses enfants. Alors qu'elle est au plus bas, elle se rapproche du Parti. Elle devient alors une militante extrêmement zélée. Avec ses enfants, elle participe activement à la guerre civile espagnole. Son fils aîné est même tué pour la République ! Mais l'engagement de la belle aristocrate, qui est un tireur d'élite exceptionnel, ne faiblit pas.
Staline veut éliminer Trotski.
La guerre devient inévitable et il faut se débarrasser de Trotski. Le Tsar rouge se tourne alors vers un espion fameux, Leonid Eitingon, qui pense immédiatement à Maria Caridad. Elle a l'allure, elle parle espagnol et elle a des raisons de se rendre au Mexique où Trotski est réfugié ! Et puis, elle a déjà éliminé personnellement une vingtaine de trotskistes en Espagne où elle y avait rencontré le "général Kotov" qui n'était autre que Leonid Eitingon, dont nous avons déjà parlé cet été, le grand artisan des réseaux féminins de la police secrète. Caridad et lui deviennent amants. Puis, en 1939, il la pousse sur le devant de la scène.
Maria œuvre en famille.
C'est un cas unique dans l'histoire des espionnes ! Maria affirme à son amant : "Je vais faire le cadeau de ma vie au camarade Staline" . Ce cadeau, ce sera son fils préféré, Ramon, avec lequel elle partage son engagement politique et son zèle. Eitingon, Caridad et lui s'envolent pour le Mexique pour préparer l'assassinat. Ramon s'y fait passer pour un journaliste et séduit Sylvia Ageloff, l'assistante de Trotski. Puis ils deviennent intimes, avant qu'il ne lui porte le coup fatal en août 1940. Il est arrêté pendant que sa mère et Eitingon, les deux amants, rejoignent Moscou.
Moscou, où Maria Caridad sera profondément déçue. Elle est même totalement désenchantée ! Elle croyait en son histoire avec Eitingon et pensait l'épouser à leur retour. Mais il s'éloigne vite d'elle, tenu par ses obligations au NKVD et rattrapé par ses obligations familiales. Leonid Eitingon était un très grand amateur de femmes. Et l'amour et l'espionnage étaient sans cesse mélangés, comme la séduction. Finalement Maria s'est "consolée" avec un communiste espagnol, à qui elle confia tout.
Le sort de Ramon, emprisonné au Mexique, s'est alors amélioré. Et il est devenu un héros du panthéon soviétique, plusieurs fois décoré.
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