Non, le tueur d'Orlando n'a pas justifié son acte par son homosexualité cachée
La thèse a fait son apparition quelques jours après la tuerie dans la discothèque Pulse à Orlando, qui a fait 49 morts : Omar Mateen était homosexuel et aurait donc voulu "tuer ce qu'il était". A l'appui de cette hypothèse, beaucoup de médias ont relayé le récit d'un homme se présentant comme son amant, ainsi que plusieurs témoignages de clients de la boîte de nuit visée affirmant que le tueur fréquentait régulièrement le lieu.
Une fausse information reprise par des médias
Mais une autre "preuve" de l'homosexualité du tueur a fait son apparition depuis quelques jours : le FBI aurait dévoilé une conversion SMS entre Omar Mateen et sa femme, juste avant qu'il passe à l'acte. Conversation dans laquelle il explique en substance : "je suis gay (...) je dois tuer ce que je hais parce que c'est ce que je suis".
Une conversation largement partagée sur les réseaux sociaux et reprise par plusieurs médias hispanophones, comme le quotidien espagnol El Mundo.
Le journal espagnol précise que cette conversation aurait été transmise par le FBI à la chaîne d'informations américaine ABC News.
Pourquoi c'est faux ?
El Mundo s'est tout simplement fait avoir par un site de fausses informations. L'article contenant la conversation SMS a été publiée sur abcnews.com.co, la version parodique de abcnews.go.com. Le site satirique avait déjà fait parlé de lui ces derniers mois avec la fausse annonce de la candidature de Bill Murray à la présidence américaine.
De son côté, le FBI n'a jamais évoqué l'orientation sexuelle supposée d'Omar Mateen. D'après un article du OIrlando Sentinel citant "des sources policières", le FBI n'a, jusqu'à présent, trouvé aucune preuve étayant les affirmations sur les relations homosexuelles du tueur. L'article précise que le témoignage attribué à son amant "nest pas considéré comme crédible par les enquêteurs.
Le FBI a par contre effectivement communiqué le script de la conversation entre le tueur et les forces de l'ordre au moment de l'attaque du Pulse. Conversation lors de laquelle Omar Mateen dit prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef revendiqué de l'organisation terroriste Etat islamique. Une revendication jugée comme "crédible" par Romain Caillet, spécialiste des mouvements djihadistes, interrogé par France Info.
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