"Augmenter massivement le tabac, c'est la seule chose qui marche" ?
"Il existe beaucoup de moyens utiles pour y parvenir, comme d’interdire de faire de la publicité ou de fumer en public, mais l’option la plus puissante et la plus rentable pour tous les gouvernements consiste simplement à augmenter les prix du tabac ", voilà ce qu'affirme également l'Organisation mondiale de la Santé. Et l'OMS précise que, en moyenne, "une augmentation des prix de 10% sur le paquet de cigarettes devrait entraîner une baisse de 4% de la demande dans les pays à revenu élevé ".
Et en France ?
Entre décembre 2002 et janvier 2004, c'est le premier Plan cancer, le prix du paquet de la marque la plus vendue passe de 3,60 euros à 5 euros. Résultat, en deux ans, les ventes de tabac baissent de 25.000 tonnes. Une baisse de 30% compensée en partie par des achats en dehors des frontières, mais pas totalement. Ce qui veut donc dire qu'il y a bien eu moins de tabac acheté après la hausse du prix.
Mais ce n'est pas aussi simple...
Depuis 2004, le prix du paquet a continué à augmenter de 10, 20 ou 30 centimes quasimment chaque année. Pour autant, ces petites augmentations n'ont pas eu d'effet aussi impressionant sur les ventes. Elles sont restées stables jusqu'en 2012, ont connu une légère baisse ensuite avant de repartir à la hausse en 2015. En clair : augmenter faiblement le prix du paquet ne semble pas avoir de véritable effet.
Mais surtout, ce n'est pas parce que les ventes de tabac baissent que le nombre de fumeur baisse également, au contraire. D'après le dernier Eurobaromètre européen sur la question, la part de fumeur en France a augmenté entre 2005 et 2010, malgré l'augmentation des prix. Environ un adulte sur trois fume quotidiennement en France. Mais ils ont tendance à fumer un peu moins de cigarettes chaque jour.
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