Cécile Duflot dit-elle vrai sur les loyers en France ?
Faux
Avant de voir pourquoi cette affirmation est fausse, il est nécessaire de donner quelques précisions.
D'abord, il y a l'indice des loyers qui bouge chaque année. C'est l'augmentation moyenne dans toute la France. Depuis cinq ans, elle a été de 1,6% par an, soit un peu plus de 8% d'augmentation cumulée de 2008 à 2012.
Ensuite, les relocations, la variation de loyers entre deux locataires. Il n'existe pas d'indice pour cela car un même logement n'est pas reloué chaque année à un locataire différent.
Mauvais calcul
Les 40% de hausse cumulée dont parle Cécile Duflot sont hors-sujet. Jean Perrin, le patron de Clameur, l'Observatoire des loyers, explique que "quand on parle d'une hausse de 40% à la relocation, on ajoute les relocations de chaque année sur différents logements alors qu'en fait, si on veut regarder la hausse sur une relocation, il fait regarder la durée d'occupation précédente". Jean Perrin ajoute que "Madame Duflot prend le pourcentage à la relocation, elle ne s'occupe pas de la durée de détention, elle prend chaque année ce qui se passe pour les relocations mais ce ne sont pas les mêmes".
Relocations depuis cinq ans
Cela étant dit, on peut tout de même regarder l'évolution des relocations depuis cinq ans.
En 2008, 2009 et 2010, la moyenne des hausses a été de 5,8%, chaque année. Sur 2011 et 2012, la moyenne a été de 2,7% par an. Même s'il on décidait de cumuler ces hausses (contre toute logique comme on l'a vu plus haut), on n'atteindrait pas les 40% de Cécile Duflot, mais 25%.
Eviter les hausses trop fortes
Quoi qu'il en soit, pour éviter des augmentations de loyer trop fortes à chaque changement de locataire, la ministre du Logement à encadré les relocations dés l'été dernier. Car dans certaines régions, les relocations étaient bien plus importantes que la moyenne nationale.
En Ile-de-France par exemple, l'augmentation des loyers entre deux locataires a été en moyenne de 7,9% entre 1998 et 2013. Les locataires l'ont senti passer pendant 15 ans.
Accalmie ?
Reste que depuis le début de cette année, les choses semblent se calmer. D'après Clameur, les relocations se feraient quasiment à loyer stable ces derniers mois en région parisienne. Car avec la crise, les locataires ne peuvent plus suivre et les propriétaires sont contraints de modérer leurs exigences.
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