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Jean-Luc Mélenchon dit-il vrai sur la BNP et le Société générale à Chypre ?

Le coprésident du Parti de gauche affirme que "si Chypre s'effondre, nous avons deux banques françaises qui sont prises jusqu'aux oreilles dans cette histoire là, la BNP et la Société générale". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
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Faux

Selon plusieurs économistes spécialistes du secteur bancaire, c'est faux. De son coté, BNP Paribas a démenti les affirmations de Jean-Luc Mélenchon. La banque rappelle qu'elle a fermé le 1er janvier 2012 sa succursale à Chypre, BNP Paribas Cyprus limited. Et elle affirme que cela fait deux ans qu'elle n'est plus exposée à la dette souveraine chypriote, c'est à dire la dette publique de ce pays. 

Société générale peu exposée

Eric Delannoy, vice Président du cabinet de conseil Weave, et spécialiste du secteur bancaire affirme que "la Société générale a une filiale à Chypre, mais une filiale de 2eme rang, c'est-à-dire sans participation directe mais à travers une participation via une autre banque, libanaise" . Pour lui, "l'exposition de la Société générale à Chypre est infinitésimale. Je connais bien les dirigeants de la Société générale, ils sont d'une grande sérénité par rapport à cela. On ne peut pas dire que les banques françaises sont totalement éloignées du sujet car on est dans l'Europe, mais de la à dire que deux banques françaises sont prises jusqu'aux oreilles, c'est bien évidement totalement faux". 

Crise grecque

Eric Delannoy ajoute que les banques chypriotes avaient pris des engagements sur la dette grecque et se trouvent aujourd'hui très  fragilisées. Les banques françaises ont traité leurs problèmes d'exposition à la Grèce dans leurs bilans de 2010 et 2011, ce que doivent maintenant faire les banques chypriotes.

Problème d'échelle

Enfin, les économistes font remarquer une dernière chose. Le PIB de Chypre est de 17 milliards d'euros. C'est seulement deux fois et demi le bénéfice 2012 de BNP Paribas. Cela donne un ordre de grandeur de la richesse produite annuellement par Chypre par rapport à l'argent gagné par une grande banque comme la BNP. Selon ces économistes, on ne peut donc pas imaginer que la situation dégradée à Chypre puisse mettre en péril des banques françaises.  

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