JO de Paris 2024 : 14 fausses informations largement relayées dans le monde, selon Newsguard

Le Centre de suivi de la mésinformation sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 de la start-up Newsguard a publié ses premiers résultats. Il a relevé 14 "récits faux" viraux dans plusieurs langues et plusieurs pays.
Article rédigé par Armêl Balogog
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
De faux récits circulent sur les Jeux olympiques de Paris (photo d'illustration). (SYLVIE DUCHESNE / RADIO FRANCE)

Ce sont de premiers résultats qui donnent une idée de l'ampleur de la désinformation qui entoure les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, dont les premières épreuves ont lieu mercredi 24 juillet, deux jours avant la cérémonie d'ouverture.

Le Centre de suivi de la mésinformation au sujet des JO lancé par la start-up américaine Newsguard, spécialisée dans la lutte contre les fausses informations, a publié ses premières observations mardi 23 juillet. Il dit avoir identifié "14 récits faux" en 13 langues (français, anglais, allemand, espagnol, russe, etc) qui ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, voire ont été repris par 31 sites d'information et d'actualité que Newsguard – qui analyse la fiabilité des sites d'information dans neuf pays – qualifie de "peu fiables".

14 "récits faux" et "dangereux" sur les JO

Ces 14 "récits faux" ont été relevés par la start-up car ils ont "atteint un certain niveau de viralité", explique Chine Labbé, rédactrice en chef de Newsguard. Ils sont pris au sérieux et jugés crédibles par beaucoup de personnes qui peuvent s'inquiéter honnêtement pour les JO et sont donc plus "dangereux" que d'autres fausses informations qui ne reçoivent qu'un faible écho ou sont peu crues.

Il s'agit souvent de "faux reportages fabriqués de toutes pièces, [de] contenus présentés à tort comme provenant de marques ou d'agences gouvernementales", explique le Centre de suivi sur son site internet. Ils ont trois sujets privilégiés. D'abord, le soi-disant manque de préparation des organisateurs des Jeux olympiques, comme dans cette vidéo qui prétend montrer un employé de la Ville de Paris en train de verser du colorant bleu dans la Seine pour la faire passer pour plus propre qu'elle n'est. Une chronique du Vrai ou Faux de franceinfo y a déjà été consacrée en mai dernier et a démontré que les images avaient été tournées aux États-Unis.

Les infox parlent aussi de l'impopularité présumée de l'événement ou encore des éventuels risques et menaces terroristes qui pèseraient sur les JO. Newsguard cite comme exemple une fausse vidéo portant le sceau de la CIA. Selon cette vidéo, l'agence de renseignement appellerait les Américains en visite à Paris pour l'événement à ne pas prendre le métro car "le niveau de la menace terroriste y [aurait] atteint son maximum". Mais la CIA n'a jamais dit ça.

"Les désinformateurs parient sur la méconnaissance des usages", analyse Chine Labbé, "en France, on ne sait pas que la CIA ne fait pas de vidéos pour passer ce genre de message". Viginum, l'agence gouvernementale française qui surveille les ingérences numériques étrangères, a déclaré que cette fausse vidéo avait été créée dans le cadre de l'opération Matriochka, une opération russe visant à saturer les journalistes qui débusquent les fausses informations.

Une forte ingérence russe

Ces fausses informations ont un but clairement politique. Il s'agit de "tentatives de déstabilisation", selon Chine Labbé, qui confirment les soupçons d'ingérences russes, comme le montre l'exemple de la fausse vidéo de la CIA. Le but est de "saper la confiance dans les Jeux et les autorités qui les organisent, y compris le Comité international olympique (CIO)", dont la Russie a été exclue après avoir envahi l'Ukraine même si les athlètes russes peuvent participer à titre individuel.

"Seize des 31 sites [qui ont diffusées ces infox] ont diffusé par le passé de la propagande pro-russe et de la désinformation, notamment dix sites qui appartiennent au réseau Pravda, un ensemble de sites anonymes qui republie du contenu provenant de sources pro-Kremlin, et qui relaie fréquemment des informations fausses ou manifestement trompeuses", relève Newsguard.

La méthode est même parfois assez grossière. La start-up a repéré, par exemple, de faux reportages de TF1 et de France 24 selon lesquels, chaque prise de position d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine, chaque condamnation de la Russie, provoquerait des vagues d'annulations massives de réservations de logements parisiens pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques. Les deux chaînes ont démenti avoir publié ces fausses informations.

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