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La France a-t-elle perdu des milliers de pompiers volontaires depuis 20 ans ?

Le député Les Républicains Aurélien Pradié déplore une désaffection très nette, alors que la France a subi cet été des incendies de forêt de grande ampleur.  

Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une banderole affichée devant la caserne des Trois-Moutiers (Vienne) appelle les volontaires sapeurs-pompiers à se manfiester - Mai 2022 (THEO BOSCHER / FRANCE BLEU POITOU / RADIO FRANCE)

Alors que les incendies de forêt ont mobilisé des dizaines de milliers de soldats du feu cet été, Aurélien Pradié (LR) a salué leur action mercredi 17 aout sur France Inter, avant de déplorer que la France ait "perdu des milliers de sapeurs-pompiers volontaires depuis 20 ans". C’est vrai. On vous explique pourquoi.   

En 2005, il y avait 204 000 pompiers volontaires en France contre 197 000 aujourd'hui, selon les derniers chiffres officiels. La baisse des effectifs est donc de 7 000. Le recul est encore plus important si l'on remonte à 1995. À cette époque, il y avait 30 000 pompiers volontaires de plus qu'aujourd'hui.  

La situation est préoccupante, principalement parce que les pompiers volontaires représentent les trois quarts des effectifs de pompiers, aux côtés de professionnels et des militaires qui ne sont eux que 54 000. Sans les volontaires, la force de frappe des pompiers en France est considérablement réduite, surtout quand on sait que les volontaires assurent 80% des missions dans les zones rurales. En fait, il en faudrait 50 000 de plus, selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.  

Plusieurs explications  

Différents facteurs peuvent expliquer l'hémorragie du nombre de pompiers sur cette longue période. Pour commencer, le pompier volontaire n'est que très peu récompensé. En tant que bénévole, il ne touche pas de salaire, juste une indemnité de 8,08 euros par heure. Pour risquer sa vie face à des flammes de plusieurs mètres de haut, ça fait réfléchir. Par ailleurs, les volontaires deviennent les bouche-trous des effectifs de pompiers professionnels, qui sont en régression.  

Et puis les employeurs ne peuvent pas toujours libérer les volontaires de leur travail pour leur permettre d'aller sur une intervention. Enfin, il y a des soucis d'organisation sur le territoire. Près d'un tiers des centres de secours ont été supprimés depuis une trentaine d'année. Mécaniquement, on a moins engagé de pompiers volontaires, surtout en zone rurale.    

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