La France est-elle en retard sur l'enfouissement des lignes électriques, comme le laisse entendre Jean-Luc Mélenchon ?
Après les orages qui ont – entre autres – entraîné des coupures d'électricité chez certains particuliers, le leader de La France insoumise appelle à s'occuper rapidement du réseau électrique. La France a effectivement du retard sur la question, toutefois elle procède désormais quasi systématiquement à l'enfouissement des nouvelles lignes basse et moyenne tension.
Les violents orages qui se sont abattus sur la France samedi 4 juin ont entraîné d'importants dégâts. 15 000 foyers ont notamment été privés d'électricité. Interrogé sur ces intempéries dimanche 5 juin sur LCI, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a notamment appelé à "tenir compte du fait que nos installations doivent maintenant être renforcées" et appelé à s'occuper "plus vite, plus fort" du réseau électrique. "Si on continue à enterrer les lignes électriques au rythme auquel on en est aujourd'hui, il y en a pour 350 ans", a-t-il estimé.
Jean-Luc Mélenchon a raison de pointer du doigt le retard de la France en la matière. D'après Enedis (principal gestionnaire du réseau public d'électricité), environ la moitié du réseau électrique actuel est souterrain, l'autre moitié reste de l'aérien. Pourtant, il y a 20 ans dans un rapport parlementaire on pouvait lire que l'Allemagne était déjà à 70% d'enfouissement. Les Pays-Bas, eux, étaient même déjà à 100%. A l'époque la France n'était qu'à 29%. Elle a donc progressé mais reste très loin derrière certains de ses voisins européens, même si la comparaison entre pays a forcément ses limites (différences géographiques, réseau plus ou moins important...).
98% des nouvelles lignes sont enterrées
Derrière ce retard se cache toutefois une évolution plus récente : les nouvelles lignes sont désormais quasiment systématiquement enterrées. D'après Enedis, sur les 18 000 km de nouvelles lignes construites l'an dernier, la quasi totalité a été enfouie (98% des lignes moyenne tension et 100% des basse tension). Cela reste toutefois peu au regard des près de 700 000 km de lignes qui restent à l'air libre.
L'objectif affiché d'Enedis n'est toutefois pas d'enfouir 100% du réseau. Le distributeur d'électricité explique qu'il "restera durablement du réseau aérien", notamment parce que l'enfouissement des lignes n'est pas possible partout sur le territoire. Dans les zones de haute montagne et les zones souvent inondées, cette option est plutôt exclue. Sans oublier la question du coût. Le coût de l'enfouissement d'un seul kilomètre de ligne est estimé entre 80 000 et 120 000 euros par Enedis qui assure donc vouloir avancer "progressivement", notamment pour ne pas faire exploser la facture des clients.
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