La recharge d’une voiture électrique coûte-t-elle plus cher qu'un plein d’essence ? Les voitures hybrides rechargeables polluent-elles très peu ?

En cette période de fêtes de fin d'année, la Cellule Vrai du faux de franceinfo fait le point sur quelques sujets clivants qui peuvent animer les repas de famille. On s'arrête, vendredi 30 décembre, sur les voitures électriques. 

La recharge d’une voiture électrique plus chère qu'un plein d’essence ? Faux

Si on vous dit que la recharge d’une voiture électrique coûte de toute façon plus cher que faire un plein d’essence, vous pouvez répondre que c'est faux. Cette information avait circulé sur les réseaux sociaux il y a quelques mois, alors que les cours de l’électricité commençaient à atteindre des sommets. A l'origine de cette rumeur, un article du journal britannique The Telegraph basé sur une mauvaise interprétation d'une étude. Il affirmait qu’avec la hausse des prix du courant, le cout de recharge d'un véhicule électrique dépassait désormais celui d'un plein d'essence. L'article avait été rapidement mis à jour par le journal qui avait fait basculer toutes ses affirmations au conditionnel.

Quoi qu’il en soit, en France, le consommateur est protégé par un bouclier tarifaire sur l’électricité, ce qui n’est pas le cas au Royaume-Uni. Par ailleurs, l'essentiel des recharges se font à domicile où le courant est bien moins cher que sur des bornes publiques. Le prix d’une recharge pourrait éventuellement se rapprocher du coût d'un plein d’essence si l’utilisateur rechargeait uniquement sur autoroute sur les bornes les plus chères..

Le mois dernier, une étude de l'organisme France Stratégie confirmait que malgré leur prix élevé à l'achat, la plupart des voitures électriques avaient un coût à l'usage moins élevé que leur équivalents thermiques, même avec des prix élevés de l'électricité.

Les hybrides rechargeables très peu polluants ? Faux à ce stade

Si on vous dit que les voitures hybrides rechargeables polluent très peu, vous pouvez répondre qu'en fonction des modèles et des usages qui en sont faits, ces voitures loin d'être forcément vertueuses.

L'ADEME, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie le souligne dans un avis d'octobre 2022 : " le marché des hybrides rechargeables s’est majoritairement orienté vers des modèles considérablement plus lourds et encombrants que la moyenne des ventes, les rendant fortement émetteurs de CO2 en mode hybride (quand leur batterie est déchargée) et incompatibles avec le principe d’une optimisation de consommation énergétique".

Elle rappelle d'ailleurs que, comme cette technologie reste émettrice de gaz à effet de serre, elle sera, en l'état actuel de la réglementation européenne, interdite à la vente à l'horizon 2035.

A l'heure actuelle, conclut l'ADEME, pour faire des longs trajets qui nécessitent une forte autonomie, les hybrides rechargeables peuvent être pertinents en matière de transition écologique, mais à condition que les trajets du quotidien soient effectivement faits en mode tout électrique, ce qui, pointe t-elle, "implique une recharge quotidienne de la batterie".