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Le vrai du faux. Comment expliquer les 2,5% de baisse des émissions de gaz à effet de serre en France ?

La France a émis 2,5% de gaz à effet de serre en 2022 en moins, selon une première estimation. Une baisse qui s'explique par les diminutions du dernier trimestre de l'an dernier. 

Article rédigé par franceinfo - Caroline Félix
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une illustration sur la pollution automobile, à Villefontaine, le 31 janvier 2020. (MICHEL THOMAS / MAXPPP)

Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,5% en France, d'après les premières estimations du Citepa, l'organisme chargé de faire l'inventaire des émissions produites sur le territoire français. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher est particulièrement satisfaite de la baisse de fin 2022, qu'elle attribue au plan sobriété : "Quand vous regardez la baisse du 4e trimestre, elle est de -8,5%, elle est même de -15% dans le secteur tertiaire et résidentiel. Et bien c'est l'effet du plan sobriété". 

Effectivement entre octobre et décembre dernier, on a beaucoup moins émis de gaz à effet de serre (-8,5%) qu'en 2021 sur la même période.

Quel effet du plan sobriété ?

La question de savoir quelle est la part des effets du plan sobriété, lancé cet automne par le gouvernement, sur cette baisse du dernier trimestre, est en débat parmi les spécialistes. Ce plan a consisté à réduire le thermostat dans les gymnases, ou à inciter les entreprises à ne pas chauffer au-delà de 19 degrés par exemple.

Cela explique sans doute une partie de cette baisse, d'après Nicolas Goldberg, consultant chez Colombus Consulting. Les émissions liées au chauffage des logements et des bureaux ont chuté (-30% environ). D'après le spécialiste, il y a bien pu avoir un effet "écogeste". En effet, si les prix du gaz et de l'électricité ont augmenté, ils n'ont pas explosé sur ces trois mois, notamment grâce au bouclier tarifaire. L'effet "prix" ne peut donc pas expliquer à lui seul cette baisse. La météo, avec des températures au-dessus des normales de saison, a aussi pu jouer.

Les industries ont également émis mois de gaz à effet de serre. Et dans ce cas, il s'agit sans doute d'une baisse "subié" liée à l'explosion des prix de l'énergie dans le secteur, puisqu'elles ont commencé à moins émettre bien avant ce plan de sobriété énergétique. Certaines ont carrément dû fermer des sites dès septembre à cause du prix de l'énergie.

Une hausse de 2% des émissions liées au transport

Sur les neuf premiers mois de 2022, la diminution est bien plus modeste, autour de 1% ou 2%. La pollution a augmenté dans le secteur de l'industrie de l'énergie (+8%). Cela s'explique car l'été dernier la France a dû démarrer ses centrales à gaz, puisque les centrales nucléaires étaient en maintenance et la ressource hydraulique était peu disponible du fait de la sécheresse.

Et même s'il y a une baisse globale en France, le secteur des transports lui a émis 2% de gaz à effet de serre en plus. C'est le secteur le plus polluant avec 129 millions de tonnes équivalent CO2 en tout. Ce sont surtout les voitures et le secteur aérien, qui a redécollé après le Covid.

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