Le vrai du faux. Non, la dernière fois que des emplois ont été créés de manière significative ne remonte pas à la création des 35h
Gérald Roux passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, le député de la France insoumise Adrien Quatennens qui affirme que l'on a jamais autant créé d'emplois que depuis le partage du temps de travail.
Le député de la France insoumise Adrien Quatennens estime qu'il faudrait baisser le temps de travail. Selon lui : "La dernière fois que l'on a créé des emplois de manière significative dans ce pays, c'est lorsque l'on a partagé le temps de travail." Mais cette affirmation est fausse.
Plus de 250 000 emplois créés l'année dernière
La dernière fois que l'on a créé des emplois de manière "significative" remonte à l'an dernier et le temps de travail n'avait pas été partagé. En 2017, il y a eu 253 500 créations nettes d'emplois dans le privé en France, du jamais vu depuis dix ans. Ce nombre est donc assez "significatif" compte tenu du fait qu'il y avait déjà eu 236 000 créations nettes d'emplois en 2016, ce qui est loin d'être négligeable. Adrien Quatennens fait référence, en matière de partage du temps de travail, à l'instauration des 35 heures de 1998. L'économie française a créé 2 100 000 emplois entre 1998 et 2002. Alors que les 35 heures ont fait leur apparition en 1998, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime qu'elles ont permis de créer 350 000 emplois jusqu'en 2002. On le voit, les 35 heures n'ont créé qu'un sixième des emplois générés à l'époque, lorsque la croissance mondiale était forte. Il s'agissait d'une période économique très faste pour la France, amalgamée avec l'arrivée des 35 heures par Adrien Quatennens, mais tout n'est pas si simple.
Le taux de chômage reste élevé en France
Le taux de chômage reste élevé aujourd'hui, de l'ordre de 9,2%, malgré la création de 250 000 emplois l'an dernier. Notons tout de même que le chômage a baissé d'un point demi depuis presque trois ans. Mais chaque année, environ 100 000 nouveaux actifs arrivent sur le marché du travail, ce qui implique que malgré les nombreuses créations d'emplois, le taux de chômage ne baisse pas aussi vite que l'on souhaiterait.
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