Le vrai du faux. Trimestres manquants, temps partiel, hausse de 100 euros... On vous résume la polémique sur la pension à 1 200 euros ?
Depuis quelques jours on entend tout et son contraire sur la retraite à 1 200 euros, mesure phare de la réforme des retraites. D'un côté, le gouvernement met en avant un progrès social et de l'autre certains l'accusent de mensonges. Démêlons le vrai du faux.
Est-ce que tout le monde y aura droit ?
Non, laisser entendre que ça concernera tout le monde, c'est faux. Pour atteindre les 1 200 euros brut, il faudra remplir plusieurs critères comme avoir une carrière complète (c'est-à-dire pas de chômage, pas de carrière hachée), puis avoir été payé autour du SMIC tout au long de son parcours professionnel et il faudra aussi une carrière à temps plein (c'est-à-dire pas de temps partiel). Sur ce dernier point, le gouvernement est resté un peu plus discret.
Cette revalorisation des petites pensions va concerner combien de personnes ?
D'après l'étude d'impact du gouvernement, ce sont entre 180 et 200 000 personnes qui en bénéficieront chaque année. C'est un peu plus de 20% des nouveaux retraités qui verront leur pension augmenter, mais pas tous au même niveau et surtout, tout le monde n'atteindra pas non plus les 1 200 euros.
Pour comprendre le mécanisme, il faut entrer dans la technique. Pour pouvoir augmenter les petites pensions, le gouvernement a choisi de revaloriser le minimum contributif. C'est ce qu'on appelle le Mico. Il permet aux retraités du régime général, qui ont cotisé avec de petits salaires, de percevoir un montant minimum de retraite de base. Le Mico peut aussi être majoré à partir d'un certain nombre de trimestres. Pour faire simple, ce minimum contributif est aujourd'hui autour de 750 euros brut et le gouvernement souhaite l'augmenter à 850 euros. C'est cette revalorisation cumulée à la complémentaire qui doit permettre de se rapprocher des 1 200 euros.
Comment ça se passe en cas de carrière incomplète ou à temps partiel ?
Si vous n'avez pas validé tous vos trimestres ou si vous avez fait du temps partiel, le montant du minimum contributif sera réduit. Cette proratisation est bien mentionnée dans l'étude d'impact du gouvernement qui prend plusieurs exemples comme celui d'une femme née en 1961 et qui a connu des périodes de chômage. Selon l'étude, elle touchera 80 euros brut de plus après la réforme (et non pas 100 euros). Elle n'atteindra pas non plus les 1 200 euros à cause d'une carrière incomplète.
Est-ce qu'on sait combien de personnes vont toucher les 1 200 euros ou la hausse de 100 euros ?
Non, les membres du gouvernement ne précisent pas le nombre de personnes qui bénéficieront pleinement de cette mesure. Le ministre du Travail lui-même ne sait pas dire combien de retraités atteindront ce seuil devenu symbolique. "Ça va changer chaque année en fonction des carrières des personnes concernées", a tenté d'expliquer Olivier Dussopt mercredi 8 février sur France Inter.
Cependant, d'après l'étude d'impact, le gain moyen pour les retraités actuels, sera d'environ 56 euros brut par mois.
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