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Lutte contre la pollution automobile : dix millions de voitures seront-elles interdites de circuler d'ici 2025, comme l'affirme Ian Brossat ?

Le porte-parole du candidat communiste à la présidentielle estime qu'une "bombe sociale" se profile avec la mise en place des zones à faibles émissions. D'après Ian Brossat, dix millions de voitures seront impactées. Cette évaluation est pourtant difficile à faire.

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Panneau d'information sur les véhicules autorisés à circuler. Illustration (MARIE AMELINE / FRANCE BLEU / RADIO FRANCE)

Une "bombe sociale". C'est ainsi que Ian Brossat, porte-parole du candidat communiste à la présidentielle, a qualifié le déploiement en France des zones à faibles émissions. "Des millions de voitures vont êtres interdites de circulation dans les grandes métropoles parce qu'elles polluent trop, dans l'ensemble de 40 grandes métropoles d'ici 2025, c'est une bombe sociale parce que ces dix millions de voitures appartiennent à des ménages modestes qui vont être assignés à résidence", a détaillé Ian Brossat, interrogé lundi 31 janvier, sur Radio J.

Les zones à faibles émissions (ZFE) auxquelles Ian Brossat fait référence sont des territoires délimités dans lesquels les véhicules les plus polluants n'ont pas le droit de rouler, en fonction de critères fixés localement. Six ZFE sont déjà en place à ce jour (Métropole du Grand Paris, Métropole de Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Reims, Rouen et Strasbourg). Mais la loi climat et résilience impose d'étendre ce dispositif à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d'ici 2025. Ainsi, 43 ZFE devront avoit été créées d'ici trois ans.

Difficile d'évaluer le nombre de véhicules concernés

Pour affirmer que dix millions de voitures seront interdites de circulation d'ici 2025, Ian Brossat part du principe que toutes les voitures dotées d'une vignette Crit'air 3, 4 ou 5 seront interdites dans toutes les ZFE en 2025. Sauf que ce ne sera pas forcément le cas. La loi laisse en effet une liberté d'application aux agglomérations, pourvu que les seuils de pollution ne soient pas dépassés.

"La loi climat et résilience prévoit des mesures pour les voitures de particuliers uniquement sur les territoires en situation de dépassement. Pour les 33 autres territoires, c'est à l'appréciation de la collectivité et en fonction de la pertinence des restrictions au regard du contexte local et de la qualité de l'air", explique le ministère de la Transition écologique. 

Pour les territoires qui seront en dépassement des seuils règlementaires, (trois années de dépassement sur les cinq années écoulées), la loi imposera effectivement d'interdire la circulation des voitures dotées de vignettes Crit'air 5 en 2023, Crit'air 4 en 2024 et Crit'air 3 en 2025.

D'après le ministère de la Transition écologique, en 2023 Paris et Lyon seront "à coup sûr" en dépassement, Rouen, Marseille et Toulouse pourraient aussi "potentiellement" l'être. Si l'on s'en tient à ce scénario et que ces villes ne rectifient pas leur trajectoire, 3,7 millions de véhicules pourraient être concernés par une interdiction certaine de circuler en 2025. 

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