Municipales : un fiché S peut se présenter mais pas un policier, affirme Valérie Pécresse. Vraiment ?
La présidente de la région Île-de-France soutient l'idée d'une enquête administrative pour les candidats aux élections municipales.
À moins d'un mois du premier tour des élections municipales, la présidente du Conseil régional d'Île-de-France dit craindre sur Europe 1 des tentatives "d'entrisme des islamistes sur les listes électorales". Et Valérie Pécresse poursuit en affirmant que "le paradoxe aujourd'hui, c'est qu'on peut être fiché à l'anti-terrorisme et être sur une liste municipale, mais si on est policier dans une ville, OPJ, on n'a pas le droit de se présenter."
La Cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi la réalité n'est pas aussi simple.
Les candidatures des policiers aux municipales sont très limitées
Sur le principe, Valérie Pécresse a raison : les fonctionnaires de la police nationale sont soumis à un principe d'inégibilité. Mais elle ne vaut que si le policier est affecté à un service qui a une compétence territoriale. Par exemple, le Conseil d'Etat a annulé en 2008 l'élection à un siège de conseiller municipal d'un brigadier-chef de la police aux frontières des Bouches-du-Rhônes. Même si la policière travaillait dans un aéroport situé à une vingtaine de kilomètres de son village, le fait que son service ait une compétence départementale l'empêche d'être une élue locale.
Mais l'élection de policiers est tout de même possible dans certains cas. Les membres des CRS ne sont par exemple pas soumis à ce principe d'inégibilité car leur compagnie peut être amenée à intervenir sur l'ensemble du territoire national. De leur côté, les cadre de la police nationale peuvent également se présenter aux élections municipales, à condition de choisir entre leur poste et leur mandat s'ils sont élus.
Le fichage pour radicalisation n'empêche pas, par principe, d'être candidat
Au-delà des métiers soumis à un principe d'inégibilité, il faut remplir un certain nombre de critères pour se présenter à une élection locale : être citoyen français ou européen, être majeur ou encore vivre sur la commune où l'on se présente.
Il ne faut pas non plus avoir été condamné défintivement par la Justice à une peine de privation de ses droits civiques. Or ce n'est pas, par principe, le cas des personnes qui sont fichées à l'anti-terrorisme. La présence sur un fichier de surveillance est une pratique administrative et pas une condamnation judiciaire.
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