N'y avait-il plus que 3 espèces de poissons dans la Seine dans les années 1970, contre presque 40 aujourd'hui, comme l'affirme Amélie Oudéa-Castéra ?

D'après la ministre démissionnaire des Sports Amélie Oudéa-Castéra, la Seine était tellement polluée dans les années 1970 qu'il ne restait plus que trois espèces de poissons qui y vivaient, contre près de 40 aujourd'hui. Cette affirmation est vraie.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le départ du relais mixte de triathlon dans la Seine le 5 août 2024 (FRANCK FIFE / AFP)

C'est un sujet qui a fait beaucoup parler depuis le début des Jeux olympiques de Paris : la propreté de la Seine. Le relais mixte du triathlon a finalement été maintenu lundi 5 août au matin, malgré l'annonce par le comité olympique belge que l'une de ses triathlètes est tombée malade après avoir plongé dans le fleuve pour l'épreuve féminine du 31 juillet. Pourtant, selon la ministre démissionnaire des Sports Amélie Oudéa-Castéra, l'investissement pour dépolluer la Seine en valait la peine. Il faut, selon elle, regarder l'état du fleuve sur un temps beaucoup plus long. "Dans les années 1970, on n'avait plus que trois espèces de poissons qui étaient présentes dans la Seine, rapporte-t-elle. Aujourd'hui, il y en a presque 40 qui ont été rétablies."

L'affirmation de la ministre est vraie, sachant qu'on parle ici de la Seine francilienne. Certaines sources parlent de seulement trois espèces présentes dans la Seine dans les années 1970, d'autres vont jusqu'à quatre. Ainsi selon Fédération de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne pour la pêche et la protection du milieu aquatique, à l'époque on trouvait dans la Seine des carpes, des gardons, des anguilles et des brêmes. Le responsable ichtyofaune française au Muséum national d'histoire naturelle Gaël Denys évoque de son côté le gardon, la brème, la carpe et la perche fluviatile.

Des efforts pour assainir la Seine

Dans les années 1970, la Seine était très polluée. Plus de la moitié des eaux usées, celles des toilettes, des douches, des industries, produites par l'agglomération parisienne étaient déversées dans le fleuve sans aucun traitement. À cause de cette pollution, il y avait très peu d'oxygène dans l'eau et peu de poissons pouvaient y vivre. D'ailleurs, à cette époque, la Seine était considérée comme "presque biologiquement morte". C'est ce que rapporte le SIAAP, le service public de l'assainissement francilien, dans un rapport

Depuis les années 1980-1990, la région a fait de gros efforts pour nettoyer les eaux usées avant de les déverser dans la Seine. Pour cela, elle a envoyé ces eaux dans des stations d'épuration, notamment celle d'Achères dans les Yvelines. Des "émissaires", des sortes d'autoroutes à eau, ont été construits pour amener ces eaux dans les stations d'épuration. On a aussi appris à mieux dépolluer l'eau en retirant non seulement le carbone mais aussi l'azote et le phosphore. Et cela a fonctionné. Dans les années 1990, toujours selon le SIAAP, on recensait 14 espèces de poissons dans la Seine francilienne. 
Aujourd'hui, il y en a 36 dans cette même portion du fleuve et 37 dans la Marne, son affluent.

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