Pierre Laurent dit-il vrai sur la longue "solitude" de Mandela ?
Vrai
En Afrique du Sud, le nom de Mandela n'est pas prononcé dans les médias. Pierre Haski, actuel patron de Rue89 était correspondant en Afrique-du-Sud pour l'AFP au moment des émeutes de Soweto en 1976. "Il faut savoir qu'à l'époque, Nelson Mandela était déjà en prison depuis 15 ans. Son visage et ses paroles ne pouvait plus être cités dans la presse. Et tous les jeunes ne l'avaient jamais connu ", affirme le journaliste. C'est Winnie Mandela qui se chargera de faire vivre son époux politiquement pendant les années de prison.
Mandela peu connu en France
L'indifférence est aussi mondiale pendant très longtemps. En France, par exemple. En 1984, un sondage Ifop pour l'Humanité dimanche révèle que 68% des Français n'ont jamais entendu parler de Mandela. La longue indifférence sur son sort a une explication politique. En pleine guerre froide, l'ANC de Mandela est sous influence communiste.
Guerre froide
Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique explique que "toute personne qui luttait contre l'apartheid ou le développement séparé en Afrique du Sud était considérée comme un communiste ". Le monde occidental s'accommodait du développement séparé avec les blancs. "Au moins, eux, ils préservent les matières premières stratégiques [...] comme l'uranium et l'or ", ajoute Antoine Glaser, qui rappelle la crainte de les voir tomber "aux mains des soviétiques. Il n'était absolument pas question de soutenir l'ANC pour les occidentaux ", conclut le spécialiste de l'Afrique.
Business
La France et la Grande-Bretagne font partie de ces occidentaux qui se souciaient peu de Mandela et de son combat.
Le pouvoir britannique restera longtemps favorable à l'apartheid. En 1987, soit trois avant la libération de Mandela, le Premier ministre Margaret Thatcher s'oppose à des sanctions contre l'Afrique du Sud et considère l'ANC comme "terroriste".
Quand à la France, elle a vendu des armes à l'Afrique du Sud. Elle a aussi construit là-bas la seule centrale nucléaire du continent africain, alors que le régime de Pretoria était condamné par une partie de la communauté internationale.
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