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Remaniement gouvernemental : la classe politique française est-elle "machiste" ?

C'est ce qu'a dénoncé dans le JDD, Edith Cresson, seule femme a avoir été Première ministre. D'autres femmes politiques abondent en ce sens. On fait le point avec le "Vrai du faux".

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean Castex et une partie du gouvernement en avril 2021.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Edith Cresson, la seule à avoir occupée le poste de Premier ministre, fustige le "machisme de la classe politique" française dans un entretien au JDD. Ce constat est aussi partagée par l'eurodéputée Les Républicains Nadine Morano : "C'est vrai que dans la classe politique, il reste encore beaucoup de machiste sur lequel il faut lutter", affirme-t-elle sur Cnews. Tandis que la députée insoumise Clémentine Autain juge, sur BFMTV, que "l'heure tourne" pour la place des femmes en politique. 

Les femmes toujours sous-représentées 

Si on regarde d'abord du côté des élues, il y a seulement 29% de femmes au Sénat et 39% à l'Assemblée nationale. Même si la loi oblige les partis à respecter la parité parmi les candidats qu'ils présentent, toutes les formations ne s'y plient pas forcement. Ensuite, il y a toujours le "plafond de verre". Par exemple, dans les Conseils départementaux, la parité homme-femme est quasi parfaite. Et pourtant, sur une centaine de départements, seulement une vingtaine sont dirigées par une femme. 

Premier gouvernement paritaire en 2012 

Du côté des gouvernements, la parité progresse un peu plus vite mais il reste encore du chemin. Si on remonte dans le temps, on comptait seulement 12% de femmes dans le gouvernement de Pierre Mauroy en 1981. On atteint presque un tiers en 2007 et c'est seulement en 2012, sous François Hollande, que la France a eu son premier gouvernement vraiment paritaire, d'après le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Une parité depuis, toujours à peu près respectée, mais jugée parfois de façade avec notamment les postes régaliens donnés en priorité aux hommes ou des cabinets ministériels qui restent encore essentiellement masculins. 

Et nos voisins ?

Ailleurs, en Europe, ce n'est pas beaucoup mieux. Aujourd’hui, sur 27 pays de l'Union européenne, il y a seulement cinq femmes à la tête d'un gouvernement. C'est ainsi le cas par exemple au Danemark, en Lituanie, ou encore en Finlande.

Helsinki est d'ailleurs le pays à avoir désigné le plus de femmes à sa tête : quatre au total, un record au sein de l'Union européenne. À l'inverse, huit pays n'ont encore jamais eu de femme cheffe de l’Etat ou du gouvernement, c'est le cas notamment par exemple de l'Espagne ou l'Italie. 

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