Tour de France : les cols ont-ils été catégorisés grâce à la 2CV, comme l'affirme Jens Voigt ?

Selon l'ancien coureur allemand du Tour, la puissance de notre 2CV nationale a servi au départ à classifier les ascensions de la Grande boucle.
Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Yens Voigt, ancien cycliste allemand et maintenant consultant. (SEBASTIAN GOLLNOW / DPA)

Le Tour de France, ce sont des étapes parfois passionnantes, la caravane du Tour, les villages français racontés par nos consultants et parfois aussi, des histoires ou théories surprenantes. L'une d'entre elles nous est racontée par l'ancien coureur allemand Jens Voigt, à propos de notre 2CV nationale. Via un post sur Instagram, sur le compte d'Eurosport où il est maintenant consultant, il dit ceci : "Elle définissait les catégories des cols du Tour. Si la 2CV pouvait monter en quatrième vitesse, le col était classé en catégorie 4, en troisième vitesse, en 3, etc. Et si la voiture n'arrivait pas à gravir la pente, elle était considérée hors catégorie."

Même si l'histoire est belle, elle relève plus de la légende urbaine.

"Une histoire de bistrot"

Nous avons consulté plusieurs publications et sites sur l'histoire du Tour : rien à propos de cette histoire. Nous avons également contacté des spécialistes, notamment Jean-Paul Ollivier, célèbre voix du Tour à la télévision et mémoire de la Grande boucle : il n'en a "jamais entendu parler". Selon lui, le seul lien entre la "deudeuche" et le Tour de France, c'est la caravane du Tour.

Nous avons aussi posé la question à Thierry Gouvenou, qui élabore chaque année le parcours du Tour de France. Lui, en revanche, connaît bien cette théorie, car on lui en parle souvent. Selon lui, "c'est complètement faux, c'est une histoire de bistrot sans aucun fondement, ça fait partie de ces histoires qu'on entend, qu'on a embellies au fil du temps et qui sont devenues au final des légendes urbaines."

Les catégories de cols sont déterminées selon plusieurs critères et un calcul

En réalité, pour classer les ascensions, Thierry Gouvenou et ses équipes s'appuient sur plusieurs critères, notamment la longueur de l'ascension, le dénivelé entre le bas de la montée et le sommet, ainsi que la raideur de la pente. Au final, c'est grâce à un calcul, qui multiplie la distance du col par le carré du pourcentage moyen de la pente, qu'on détermine la catégorie dans laquelle est classifiée une étape de montage.

Il y a quatre catégories, mais les plus grands cols, ceux qu'on retrouve généralement dans les Alpes et les Pyrénées, sont classés hors catégorie. Plus l'ascension est difficile, plus le col rapporte des points aux coureurs qui visent le maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour. Donc rien à voir avec la puissance du moteur de notre célèbre 2CV nationale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.